Michel Lafon - 16€95 - 319 p. - Mai 2014 |
Ma critique : Tout commence par une rédaction donnée par la prof d’anglais
de Laurel : écrivez à une personne décédée. Laurel n’est pas
particulièrement enchantée par l’idée : elle a perdu sa sœur quelque mois
plus tôt, mais elle se prend au jeu et se met à écrire à des célébrités
disparues.
Laurel, c’est une jeune fille qui entre au lycée, qui se
cherche et qui essaye notamment de ressembler à sa sœur qu’elle enviait, qu’elle
trouvait parfaite. Si elle semble être encore une enfant au début du livre,
elle se construit en même temps qu’il se déroule : elle muri au contact de
ses amis et, au final, par ses propres réflexions qu’elle couche sur papier
adressées à ces morts. Elle leur raconte son quotidien, ses nouveaux amis dans ce lycée inconnu, sa
survie après le décès de sa sœur, May, dont elle supporte le poids.
Le décès de May, semble un peu la clef du livre : on en
apprend au fur et à mesure, on se questionne sur la raison de la mort et sur son
lien avec Laurel.
Si le livre met du temps à se mettre en place, une bonne
centaine de pages où il se passe peu de choses, l’histoire finit par s’accélérer
et ce changement de rythme accompagne les ressentis et l’évolution de Laurel :
tout ce qu’elle vit, ce qu’elle garde en elle. Au départ c’est une recherche de
soi, pour enfin finir par s’accepter au contact des épreuves de la vie, celle
qu’elle vit ou celles que vivent ses nouvelles amies.
Car la vie de ses amies n’est pas simple non plus :
Natalie se découvre des sentiments qu’elle n’assume qu’à moitié, Hannah joue
les séductrices superficielles et veut grandir trop vite.
Quant à sa famille, elle est morcelée : une sœur morte,
une mère partie, une tante portée sur la religion et un père qui fait ce qu’il
peut. C’est une manière intéressante d’aborder la perte d’un proche : une
famille qui continue de se détruire, les parents désemparés et tout le monde qui
se sent responsable.
En ce qui concerne l’ambiance du roman, elle est insufflée
par le rock de Nirvana, d’Amy Winehouse ou encore des Doors : ambiance sombre,
mélancolique mais belle. Je me suis plusieurs fois surprise à fredonner les
Doors pendant ma lecture, autant dire que j’ai beaucoup apprécié cette
ambiance.
C’est un drôle de sentiment qui me prend en refermant ce
livre : un sentiment de vide et en même temps une certaine perplexité :
il n’aurait pas fallu orienter le livre autour du mystère de la mort de May,
mais surtout sur ce qu’il y a autour.
L’intérêt de ce livre, c’est les ressentis, l’évolution de
Laurel, l’ambiance autour du deuil. La mort de May, c’est le début de l’histoire,
ce n’est pas la clef. Et j’aurai aimé en avoir conscience durant ma lecture, mes
attentes auraient été bien différentes.
Citations :
"Plus on aime quelque chose, plus c'est dur de le perdre"
"Plus on aime quelque chose, plus c'est dur de le perdre"
"Les expériences humaines se heurtent souvent aux limites du langage"
"Les gens peuvent partir, mais ils peuvent aussi revenir"
C'est un livre que j'adorerais lire ^^
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