lundi 24 avril 2017

JP DELANEY - La fille d'avant

Mazarine - 21€90 - 430 p. - Mars 2017

Ma critique :
Un roman qui commence à faire parler et à raison !

Dans ce thriller psychologique, on suit deux femmes : Emma, avant. Et Jane, maintenant.
Toutes deux ont en commun d'avoir emménagé dans un appartement un peu spécial dont l'architecte a des exigences particulières en matière de locataire. Le deal est simple : il loue un bel appartement minimaliste pas trop cher, et les locataires doivent correspondre à un type précis. Pour cela, avant d'être acceptés, ils doivent remplir un long questionnaire plutôt intrusif.

Sauf que, Jane, commence à être intriguée par la fin mystérieuse qu'a connue Emma, la locataire précédente.

Déjà, j'ai adoré la construction du roman : alterner entre la vie de chacune des deux filles, celle d'avant, celle du présent, afin de comprendre ce qu'il s'est passé, et de se demander si pour l'autre, il se passera aussi quelque chose.
De plus, entre chaque chapitre nous est délivrée une des questions du questionnaire qu'ont rempli préalablement les locataires.
Ensuite, j'ai beaucoup aimé l'ambiance du roman. Par l'appartement dont il est question et par le personnage d'Edouard Monkford, l'architecte, on entre dans le roman comme dans un lieu aseptisé. Edouard Monkford est un personnage spécial, sûr de lui, froid, très perfectionniste. Il n'est pas attachant mais il est intriguant. Son mode de vie, sans encombrement, donne presque envie. Presque.
L'ambiance est renforcée par les questions inter-chapitre et par les descriptions de l'appartement, du système d'exploitation qui gère toutes les interactions électriques et logistiques.

Un roman comme j'aime, où on s’intéresse à la psychologie de personnages un peu particuliers, avec une construction tout aussi particulière qui nous plonge dedans. On veut poursuivre la lecture, s'avoir ce qu'il s'est passé et ce qu'il va se passer. 

Si comme moi vous aimez les thrillers psychologiques simples à lire mais addictif, allez-y !

Ma note : 18/20


Mots clefs : Thriller psychologique - Minimalisme - Architecture

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mercredi 12 avril 2017

Pierre JOURDE - Winter is coming

Galliamrd - 15 € - 160 p. - 9 mars 2017

Ma critique :
Winter is coming, c'est le titre d'un morceau de Kid Atlaas. 
Kid Atlaas est le pseudo d'un fils de Pierre Jourde, Gabriel.
En 2014, Gabriel est décédé à 20 ans d'une maladie que l'on ne peut qualifier de "longue" car elle n'a duré "que" 11 mois. 11 mois quand on se rend compte qu'on perd son fils, c'est court. Quand on sait qu'il souffre c'est long. Mais ce ne sont que 11 mois.
Winter is coming est un titre très à propos, car l'hiver est venu sur Gabriel et pour Pierre Jourde et leur famille.
Winter is coming, celui du père, Pierre Jourde, est le récit des 11 mois précédent la mort de Gabriel.

S'il m'est impossible de juger ce livre, de le conseiller et le sur-conseiller, je peux vous dire qu'il est d'une profonde justesse, celle que confère la réalité, le témoignage ; et d'une grande qualité littéraire venue, cette fois, de son auteur, qui était déjà écrivain, critique et prof avant la rédaction de ce récit très personnel. 
Je peux vous dire aussi que j'ai grandement apprécié ma lecture, bien qu'elle fut douloureuse. Cette souffrance, ça reste la vie. La manière dont elle est racontée ne rend pas notre lecture malsaine, ce n'est pas un acte de voyeurisme, c'est la vie et la littérature.

Gabriel était un artiste. Gabriel était jeune. Gabriel était aimé. Gabriel n'est plus.
Pierre Jourde raconte la douleur. Pierre Jourde raconte l'espoir, vain. Pierre Jourde raconte une parcelle de sa vie. Mais surtout, Pierre Jourde raconte bien et juste.

On ne peut pas rester indifférent face à cette lecture.