jeudi 4 mai 2023

Christelle DABOS - ICI et seulement ICI

Gallimard Jeunesse - 15€50 - 256 p. - 13 avril 2023

J'ai environ 1 million de chroniques en retard (nan pardon, c'est les années dans le sud, en vrai j'en ai 5 si on ne compte pas celle-là), mais je ne vais pas réinventer la roue et vais vous donner mon avis sur ce livre qui vient de sortir et qui était très attendu.

Ma critique : Si vous avez aperçu le livre, son résumé, ou quelques chroniques ici et là, vous saurez qu'il est souvent, et, à juste titre, qualifié d'OLNI.
Si vous êtes fan de la saga La passe-miroir de la même autrice et que vous en attendiez quelque chose de similaire, ou au moins approchant quant à l'univers, vous allez être déçu.
Alors que moi, dès qu'il s'agit d'OLNI, j'accours. Et, de plus, moi, le tome 1 de La passe-miroir, je n'ai pas vraiment accroché.
Disons-le franchement, même si en refermant ce livre-ci je reste perplexe et dubitative, je l'ai préféré à ses prédécesseurs.

Mais pourquoi, me demanderez vous ? dubitative pourquoi ? préféré pourquoi ?
Dubitative, car c'est un roman polyphonique, qui nous embarque dans un collège en huis-clos, dans lequel on va suivre plusieurs personnages, notamment des élèves. Les élèves dans ce collège sont apairés : il y a les hauts et les bas. Les hauts récoltent tout, les bas sont moins que rien. Si vous n'êtes pas apairés, vous êtes le pouilleux. Et dans ce collège aux règles très strictes, quelque chose se prépare, toujours au même moment.

Cette vision du collège est une vision exagérée des clans, clichés et défiances que l'on peut retrouver entre collégiens. Mais une part de moi n'y a pas cru. Si le roman se veut peut-être intemporel, il y a des allusions claires et précises à notre époque, tout cela ajouté à un langage, lui, d'une autre époque. L'autrice semble avoir tenté de reproduire le phrasé des collégiens actuels, et me parait, par ces anachronismes, un peu à côté de la plaque à ce niveau là.

Alors pourquoi l'ai-je préféré à l'autre saga de l'autrice ? Probablement à cause de tous ces mystères qui en découlent, à certains personnages attachants malgré tout, et surtout grâce au rythme. J'adore les romans polyphoniques. Et dans celui-ci tout s'enchaine. Et on veut savoir, on veut comprendre où on est embarqué, alors on se laisse facilement porté par les personnages.

Ce n'est pas un coup de cœur, ça ne peut pas l'être au vu de ce que je vous ai précédemment cité mais c'est une lecture qui nous fait tout de même passer un bon moment.

Si vous êtes curieux, que vous ne vous attendez à rien de particulier : laissez-vous tenter.
Ah, et bien qu'il évoque le collège, je le conseillerais plutôt à partir de la seconde par certaines thématiques et violences abordées.

Mots clefs : Collège - Huis clos - Mystère - Racket - Classe sociale - OLNI

Ma note :  14/20

De la même autrice...



dimanche 23 avril 2023

Janice GALLOWAY - Penser à respirer (trad. par Elisabeth Luc)

Cambourakis - 22 € - 288 p. - Janvier 2016

Ma critique :
Ce livre m'a été conseillé pour répondre à ma demande, à un besoin. Je cherchais un roman sur un deuil.
Il s'agit donc du journal d'un deuil. Et de la dépression qui suit.
Quand on ne sait plus quoi faire de soi. Que dire aux autres. Qu'on a mal mais qu'on ne se sent pas entièrement légitime de porter cette douleur. Qu'il faut avancer mais qu'on n'y arrive pas.
Une construction erratique, des interruptions en pleine phrase, qui retranscrit bien le bordel que ça peut être dans notre tête quand plus rien n'a de sens. 
Des rapports de dialogues avec le corps médical aussi, vains. Des cartes postales d'amis. Des écarts qu'on fait parce qu'on est perdus.
Ce livre est juste et bien.

Citations : "On ne peut s'extirper de l'intérieur de sa tête"
"J'avais oublié que j'en attendais toujours trop. 
J'avais oublié que je faisais toujours ce qu'il ne fallait pas"
"Comme tout le monde, je voulais être aimée"
"Avoir besoin de quelqu'un tout en ayant peur des gens, ça me crève"
"Je veux défaire des morceaux de ma tête et ne pas me sentir comme ça. On ne peut se détacher de 'l'intérieur de sa tête"
"Il est normal d'avoir des jours sans.
On ne peut obliger les autres à vous aimer pour vous faire exister.
Tout ce qui vaut la peine est difficile à obtenir"

Mots clefs : Deuil - Dépression

Ma note : 16/20

jeudi 6 avril 2023

Catriona WARD - La dernière maison avant les bois (trad. par Pierre Szczeciner)

Sonatine - 23 € - 416 p. - Février 2023


Ma critique :
Dans ce roman, nous suivons Ted, qui vit isolé et reclus dans une maison juste avant la forêt. Il vit avec sa chatte Olivia, et parfois sa fille Lauren.
Parallèlement, nous suivons Dee dont la petite sœur a disparu il y a plusieurs années.

C'est un thriller psychologique que j'ai adoré, comme souvent chez Sonatine, moi qui ne suis pourtant pas très thriller.
Au départ, on ne comprend pas bien où on nous emmène, mais on se laisse porter par l'alternance de chapitres qui est aussi l'alternance des voix des personnages. J'ai particulièrement aimé les chapitres où Olivia, le chat, nous raconte ses journées, sa vision des choses et sa vie de chat. C'est surprenant au départ mais très plaisant.
Tous les personnages sont très bien construits.
Même si certains éléments semblent s'emboiter au fur et à mesure de l'avancée de notre lecture, les mystères dont le livre recèle ne sont révélés qu'à la fin, je n'ai pas du tout vu venir les choses.

Je ne peux pas vraiment vous en dire plus sans vous divulgâcher ce roman génial, alors je vous laisserais tenter par vous-même :)

Citations : "Peu importe, depuis le temps, j'ai compris que dans la vie, si on a un problème, le plus simple est de dormir jusqu'à ce qu'il disparaisse"
"Elle a la tête qui tourne, les mains moites - c'est fou comme le corps réagit de la même manière lorsqu'on a peur ou qu'on est amoureux"
"Et elle attend surtout parce que l'espoir, c'est ce qui meurt en dernier"

Mots clefs : Thriller psychologique - Disparition - Chat - Roman choral - Huis clos

Ma note : 19/20

jeudi 16 mars 2023

Cedar BOWERS - Astra

Gallmeister - 23€80 - 321 p. - Janvier 2023


Ma critique :
Astra. Intrigante Astra. Insaisissable Astra.
Astra grandit dans une communauté autonome auprès de son géniteur et des membres de ce groupe.
On va suivre sa vie, dès la naissance, épisode par épisode, racontée par ceux qui l'ont côtoyée.

C'est une construction narrative que j'ai adoré : roman choral et passages clefs de la vie de l'héroïne. Personnages secondaires tout aussi intéressant qu'elle et qu'on voit évoluer tout comme elle.

Un roman que j'ai beaucoup aimé, mais il manque un je-ne-sais-quoi pour en faire un coup de cœur. Peut-être trop de longueurs ou un style d'écriture trop plat, je ne saurais dire.
Citation : "Certaines de ces personnes lui donnent trop d'espace et Astra, se croyant mal-aimée, devient si vulnérable et désespérée qu'elle les pousse à l'abandonner. D'autres l'étouffent et projettent leurs attentes sur elle, une attitude qu'Astra tolère de bonne grâce, jusqu'à ce qu'elle commence à suffoquer."

Mots clefs : Héroïne - Tranche-de-vie - Communauté - Relations humaines

Ma note : 16/20

mardi 7 mars 2023

Salomé BAUDINO - Le syndrome des coeurs brisés

Le Livre de Poche - 7€70 -


Ma critique :
Une nouvelle invention permet de prédire le temps que va durer une histoire d'amour. C'est toute la société qui est ébranlée, tout le monde y va de son avis sur la question, des gens lambdas à la télévision en passant par les entreprises.
Lola et Victor vont se retrouver confronter à cette invention presque malgré eux.
Lorsqu'ils apprennent la date de fin de leur relation par l'instrument en question, c'est, entre eux, le couple parfait, le début de la discorde.

Nous avons ici un roman qui m'a déçue. D'un côté j'en attendais pas grand chose, de l'autre, visiblement, j'en attendais plus.
Je ne me suis pas attachée aux personnages, ni à Victor, ni à Lola, je suis restée trop loin d'eux.
De plus, j'espérais sans doute trouver dans le roman différentes visions de la relation amoureuse ou encore la décortication du sentiment amoureux, et ce ne fut pas le cas.
Après, à vous de vous faire votre propre avis, car si une telle machine existait, cela bouleverserait effectivement notre société et nos visions du couple. En fait, le sujet est vraiment bon, mais pas assez creusé à mon goût.

Citation : "Finalement, fallait-il perdre ce que l'on aimait pour l'aimer davantage ?"

Mots clefs : Amour - Relation - SF - Société

Ma note : 13/20