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lundi 26 juillet 2021

Sally ROONEY - Normal People

L'Olivier - 22 € - 320 p. - 4 mars 2021


Ma critique : J'ai lu ce livre en mode total imprévu, totalement par hasard. Sans rien calculer par rapport à sa date de sortie ou par rapport à tout ce que j'ai déjà à lire chez moi. Et je crois que ça fait un bien fou. Voir un livre sur une étagère, décider de le lire, le lire. Une saveur toute particulière.

Dans ce roman, on suit Connell et Marianne, du lycée à la fac. Au lycée, Connell est assez populaire, il a son groupe d'amis, tout va bien. Marianne est plutôt solitaire, pas forcément très appréciée. Une histoire va commencer à se tisser entre ces deux-là car la mère de Connell travaille chez les parents de Marianne. On ne sait pas trop quelle est la nature de leur relation au départ. Juste ils se côtoient en dehors des cours, s'ignorent au lycée.
A la fac, la tendance s'inverse, Marianne a plein d'amis, c'est moins facile pour Connell. Ils continuent à parfois se côtoyer, parfois non, dans une relation floue mais un peu moins, parfois juste amicale, souvent sexuelle, parfois plus distante. Ils gravitent l'un autour de l'autre au fil des années.

J'ai adoré suivre ces deux protagonistes. Ca m'a un peu rappelé Un jour que j'ai lu il y a pas mal d'années. J'ai trouvé que je lisais ce livre comme j'aurai regardé une teen série. C'était plaisant, divertissant, simple et léger. Certains ont reproché le manque d'approfondissement. Pas moi. J'ai trouvé que c'était juste des passages de vie de deux jeunes en construction.
J'ai trouvé la construction et les personnages très américains. A souvent en oublier que l'intrigue se situait en Irlande. Peut-être car j'ai une certaine méconnaissance de l'Irlande, je l'ignore.

Honnêtement, je ne pense pas que ce livre me marquera et que j'en garderai souvenir dans quelques semaines, mais il m'a divertie et je n'en demandais pas plus.

Mots clefs : Amitié - Relation - Roman d'apprentissage 

Ma note : 16/20

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mercredi 12 septembre 2018

Adeline Dieudonné - La vraie vie

L'Iconoclaste - 17 € - 265 p. - 29 août 2018

Critique : La Vraie Vie est l'un des premiers romans de cette rentrée littéraire qui fait le plus parler. Il m'intriguait et me tentait car on me l'avait décrit comme un texte fort.

C'est l'histoire d'une fille que l'on suit de ses 10 à ses 15 ans environ. Son père est chasseur. Sa mère est effacée. Elle et son frère vivottent dans ce climat familial déroutant. Jusqu'au jour où se passe sous leurs yeux un drame qui va casser quelque chose pour son petit frère. Elle n'aura de cesse d'essayer de lui rendre sa part d'enfance.

Ne nous méprenons pas, j'ai pris plaisir à lire cette histoire. Mais, quelques jours après avoir refermé le livre, je peux le dire, je suis déçue et m'attendais à quelque chose de beaucoup plus fort en terme d'écriture.
J'ai trouvé le texte décousu. L'histoire se déroule, et d'un coup, l'auteur introduit des éléments, sans fil conducteur, pour nous dire autre chose des personnages. Et cela nuit à la fluidité de l'histoire.
Pour ce qui est des émotions, il y a des moments d'une violence rare. Ils sont amenés de manière abrupte. Ce qui peut être un effet de style, pour secouer le lecteur. Et ça l'est en quelque sorte. Mais je trouve que l'écriture ne les porte pas assez. Elle est trop plate.
En fait, j'espérais un texte aussi fort que peuvent l'être ceux publiés par les éditions Gallmeister, et ce n'est pas l'effet que cela m'a fait.

J'ai quand-même aimé car c'est un texte déroutant, avec une narratrice très intelligente qui a du cran, et des personnages secondaires très intéressants et bien construits. 
Le père est juste quelqu'un qui s'épanouit dans la violence. La manière dont la mère est décrite, comme totalement passive et effacée, uniquement passionnée par ses chèvres, en fait un personnage fascinant. Et le petit frère donc on espère sincèrement qu'il va s'en sortir et dont on suit l'évolution dans ce climat malsain.

J'ai particulièrement adoré l'incipit, que l'on voit de partout mais à raison et que je vous retranscris dans les citations choisies.

Mots clefs : Famille - Violence - Fratrie

Citations : 
Incipit : "A la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère, Gilles, celle de mes parents et celle des cadavres."
"Avec le temps, j'ai compris que c’était une forme de timidité. Il était incompétent en rapports sociaux.Les relations humaine exigeaient une part d'irrationnel"

Ma note : 14/20

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 My absolute Darling


jeudi 23 août 2018

Chinelo OKPARANTA - Sous les branches de l'udala

Belfond - 22 € - 384 p. - 23 Août 2018

Ma Critique :
Dans ce roman, on suit Ijeoma, de l'enfance à l'âge adulte, en s'attardant sur sa vie de jeune adulte.
Ijeoma passe une enfance compliquée au Nigeria, en temps de guerre civile, dans les années 70. Elle est contrainte de s'éloigner de chez elle et de passer du temps chez un couple d'amis de ses parents. Là-bas, par hasard, elle rencontre Amina. Et cette rencontre va changer sa vie. Car sa relation avec Amina sera d'ordre amoureux, et l'homosexualité n’était pas du tout acceptée dans ce pays à cette époque. Il semblerait qu'elle ne le soit d'ailleurs toujours pas de nos jours.

Ce roman est mon premier coup de coeur pour cette rentrée littéraire 2018.
Déjà, il m'a enrichie. Il se passe dans un pays et dans un contexte que je ne connaissais pas du tout, vers lesquels je n'étais jamais allée. C'est une autre société que j'ai entraperçue à travers le regard d'ijeoma.
Ensuite, j'ai aimé la narration. On suit Ijeoma, la progression de sa vie, de ses pensées, de son opinion envers elle-même. Il y a un espèce de détachement dans la narration. On n'est pas complètement dans l'intime. Mais on est tout de même pris dedans. L'écriture est simple et accrocheuse.
Et enfin la thématique m'a plu, c'est ce qui m'avait attirée vers ce roman. La découverte de soi par cette jeune fille d'une autre culture que celles que je connais, ses sentiments, ses questionnements.

C'est un beau roman initiatique sur une époque difficile qui traite d'un thème encore tabou dans ce pays.

Ma note : 17/20

Mots clefs : Nigéria - Années 70 - Guerre civile - Homosexualité - Roman initiatique 

vendredi 8 mai 2015

Eric METZGER - La nuit des trente

L'arpenteur - 10€90 - 112 p. - Janvier 2015

Ma critique :
On suit Félix, le soir de ses 30 ans, déambulant de soirées en soirées au gré de ses rencontres, se questionnant un peu sur sa vie maintenant que, ça y est, il a trente ans, plus tout à fait jeune mais loin d'être déjà dépassé.

Je mentira si je disais que j'ai adoré ce livre. Je mentirai si je disais que je ne m'attendais pas à ce type de lecture : la couleur était annoncée en quatrième de couverture.
Il faut dire ce qui est : je l'ai lu car je suis coutumière du "petit journal" et que je me demandais ce que valait le livre d'Eric d'"Eric et Quentin"

Pourquoi le lire ? parce que c'est indéniable, Eric écrit bien. Il a le sens de la formulation, ses phrases  m'ont plu. On peut le lire aussi si on aime les histoires un peu contemplatives et les soirées parisiennes. On peut le lire pour la chute : je ne m'y attendait pas, bien trouvé, bravo.

En gros : j'attends le prochain livre, pour retrouver l'écriture et voir si la prochaine histoire me parlera plus.

Ma note : 15/20

lundi 27 avril 2015

Benjamin Alire Saenz - Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers

PKJ - 360 p. - Juin 2015
Ma critique : A la fin des années 80, deux américains d'origine mexicaine sympathisent. Il y a Aristote, surnommé Ari, au passé familial compliqué (son père a fait la guerre du Viet Nam, son frère aîné est en prison) est solitaire, n'a rien contre l'échange de coups lorsqu'il le faut. Dante est, quant à lui, un garçon sensible, avenant. Ils sympathiseront lorsque Dante proposera à Ari de lui apprendre à nager. Une amitié inattendue naît entre eux, et se poursuit par lettres lors de l'éloignement de Dante pour quelques mois. 

 Un roman fait de courts chapitres composés principalement de dialogues, dans lequel Ari se cherche sans le savoir alors que Dante s'est trouvé et s'accepte du mieux qu'il peut. Un roman juste sur la naissance de l'amitié, la naissance des sentiments, aussi compliqués soient-ils, et sur les questionnements perpétuels de deux ados, adultes en devenir. 

 Ce qui ne gâche rien : une très belle couverture puisque la couverture originale est conservée par les éditions Pocket :)

Citations :
"Le problème, c'est qu'à force d'essayer de ne pas penser à une personne, on y pense encore plus." 
"Quoi que ce soit, ce devait être beau, mais je le voyais également comme un poids. L'amour m'avait toujours semblé être quelque chose de trop lourd pour moi."

Ma note : 17/20

lundi 9 février 2015

Samantha BAILLY - Métamorphoses

Bragelonne - 25 € - 552 p. - Novembre 2014

Ma critique : 
Rendre compte d’un livre que j’ai particulièrement aimé, qui m’a fait voyager et qui est particulièrement riche est un exercice un peu difficile. Mais je vais tâcher de vous transmettre le plaisir que cette lecture m’a apporté.

Dans le roman de Samantha Bailly, nous suivons Sonax, de son enfance à l’âge adulte. Ainsi, le livre peut se découper en plusieurs périodes, durant lesquelles nous croiserons divers personnages secondaires, certains fils conducteurs, d’autres passagers. Il en va ainsi pour la vie de tout un chacun, des gens passent dans nos vies, des gens restent.

Dans un univers de fantasy, qui m’a parfois rappelé l’antiquité, parfois le moyen-âge, parfois notre époque contemporaine mais en étant toujours cohérent, Sonax vit son enfance au côté de sa sœur Perle et de leur mère, femme absente qui les délaisse au profit de la banque qu’elle dirige.
Leur monde est régi par une religion, un dogme qui suit les habitants de cet univers durant toute leur vie, l’Astracisme. Cette religion se fonde sur les astres, qui, de la naissance à la mort, guident les personnalités de chacun.
Dans cet univers Sonax découvre un jour le théâtre. Il va en faire son rêve, ses espoirs. Et va connaître des désillusions. Mais c’est son rôle de comédien qui régira sa vie, de diverses manières.
Voici pour une introduction partielle du roman.
Bien sûr, l’histoire s’étend bien au-delà de cette enfance et de ces découvertes, bien qu’elles en soient le fondement. Mais je ne veux pas vous gâcher le plaisir de découvrir par vous-même cette histoire et cet univers.

On y trouve les clefs d’un roman parfait : un personnage principal attachant, ambigu, qui cherche ses marques dans la vie et fait de ce livre, en plus d’un roman de fantasy, un excellent roman initiatique.
Samantha Bailly a construit un univers riche et dense, semblable à aucun autre et où tous ses fondements en sont expliqués, où tout se tient. Chaque début de chapitre délivre des extraits de notes ou de livres, écrits par des habitants de cet univers, et nous en présentant des aspects particuliers : cela renforce la création de ce monde, cela l’inscrit dans une réalité.

C’est un roman vers lequel je vous invite à aller, dans lequel on ne s’ennuie pas, dans lequel on se questionne. C’est un roman dans lequel on ne peut que s’immerger entièrement tant l’univers nous semble vraisemblable.

Bravo.

Citations :
"A vouloir être en haut immédiatement, on restait en bas."
"[...]le temps passe, et rien ne sert de courir contre lui. Il gagnera toujours. La meilleure chose à faire, c'est d'empoigner le présent."
"Il y a des histoires gâchées dans une vie. Beaucoup. Le plus difficile est de vivre avec, de les laisser derrière soi."
"Mais était-ce vivre que de vouloir être parfait pour quelqu'un d'autre ?"
"Le plus difficile entre deux personnes [...] c'est de se pardonner de changer."
"Le poids des confidences, tu sais, c'est qu'ensuite les gens ne te lâchent plus. Ils ont trop peur que leurs horreurs s'éventent, ils vous emmurent comme ils voudraient emmurer leurs secrets."

Ma note : 19/20

dimanche 16 novembre 2014

Anne-Laure BONDOUX - Tant que nous sommes vivants

Gallimard Jeunesse - 15 € - 304 p. - Septembre 2014


Ma critique :
Tant que nous sommes vivants est un roman que j'ai longuement attendu. Puis que j'ai eu. Et que j'ai lu. 

C'est un roman en quatre parties.
La première raconte la  vie de Bo et Hama, pleins de rêves. Ils s'aiment, ils travaillent à l'usine, en décalé, et tout bascule du jour au lendemain. Cette partie, j'ai mis longtemps à la lire. Si l'ambiance et l'univers étaient originaux, un je-ne-sais-quoi faisait que je n'accrochais pas.
Puis, arrive la partie suivante. On change d'environnement, rencontre d'autres personnages très attachants. Une famille unique en son genre qui forme une petite société à elle-seule.
La troisième et la quatrième parties m'ont tout autant plu, je vous laisse découvrir. 

En somme, c'est une étonnante surprise : un univers particulier, mais clairement inspiré du réel pour certains points, qui permet à l'auteur de questionner la vie, les relations entre les gens.

Au final j'ai beaucoup aimé ce livre alors que ce n'était pas gagné. L'univers créé de toute pièce, ainsi que les réflexions  philosophiques disséminées tout le long du livre, auxquels sont ajoutés de jeunes personnages en évolution constante, en font un roman complet et original.

Le titre résonne tout au long du livre. Il n'est pas mentionné, mais ce n'est pas nécessaire, on comprend. Des tas de phrases seraient à relever tant elles sont empruntes de vérités.

Citation :

On a peur de ce qu'on ne comprend pas. Mais c'est justement la peur qui nous empêche de comprendre... 
Ma note : 17/20

mercredi 6 août 2014

Anne PERCIN - Western girl

Rouergue "DoAdo" - 12€60 - 208 p. - Mars 2013
Ma critique :
Bien que j'aie déjà été charmée par la plume d'Anne Percin lors d'une précédente lecture, j'ai eu une véritable agréable surprise.
En effet, je partais avec un a priori "un livre sur les chevaux ? mouais pas forcément pour moi, on va voir". Et en fait, bien que Western Girl soit indubitablement un livre sur les chevaux, ce n'est pas que ça, loin de là, et c'est surtout une manière un peu différente d'abroder l'équitation puisqu'il y est question d'équitation western.

Elise, l'héroïne, est passionnée depuis toujours et sans raison, d'équitation de country et de tout ce qui tourne autour de cet univers. Quand l'occasion se présente d'aller passer un stage dans un ranch du Dakota, elle n'hésite pas une seconde.
Si les chevaux sont au rendez-vous, la bonne ambiance l'est un peu moins : les autres membres de la colo le sont un peu moins : Georgia se joue des secrets qu'Elise lui a confié dans l'avion, Louis Beauregard est prétentieux, les autres ne valent pas mieux.
Elise tient son journal et raconte au jour le jour ce qu'elle vit, entre plaisir et consternations.

Un roman très bien écrit (on se met complètement à la place d'Elise), à la fois léger et intéressant, qui nous fait découvrir un univers peu traité en littérature ado. Si l'intrigue sur le groupe de jeunes reste classique, la dénonciation des préjugés, l'évolution des regards que portent les personnages sont un plus.

J'ai donc passé un excellent moment de détente avec ce roman que je recommande à tous.

Ma note : 18/20

Du même auteur :


dimanche 9 mars 2014

Erik L'homme - Le regard des princes à minuit

Gallimard [Scripto] - 7€65 - 138 p. - 6 mars 2014


Ma critique :
Erik L'homme retrace ici le parcours de 7 bacheliers ("apprentis chevaliers") modernes. 
Une nouvelle = un héros et son mentor.
A travers des épreuves initiatiques, ces sept jeunes d'aujourd'hui s'interrogeront sur leur monde, leur vie afin de les comprendre, les accepter ou même, les améliorer.
A la fin de chaque nouvelle, un passage court d'une histoire de chevalier fait le lien entre le récit de chevalerie et notre époque.

J'ai beaucoup aimé le principe de ce livre : court et sous formes de nouvelles, mêlant la chevalerie à l'époque contemporaine, il me semble à la portée de tous.

Ma note : 18/20

lundi 20 janvier 2014

Elif ŞAFAK (SHAFAK) - Lait noir

10X18 - 8€10 - 351 p. - 2010

Ma critique :
Ce roman est autobiographique. Elif Shafak y raconte ses questionnements quant à la maternité et à l'écriture dans une société qui n'est pas prête à voir les femmes travailler plutôt que de faire des enfants.
Elif Shafak est une écrivaine turque reconnue quand la question de la maternité s'impose à elle. Peut-on être romancière et mère ? c'est la question qu'elle se pose tout au long du livre. Afin de l'aider à y répondre, ses voies intérieures, personnages du roman à part entière, interviennent pour la guider sur la bonne voie. Elle sont six : Miss Cynique Intello, miss Ego Ambition, miss Intelligence pratique, Dame Derviche, Maman Gâteau et Miss Satin Volupté. Toutes différentes les unes des autres mais ne formant qu'un tout, elle-même, Elif. 

Ce roman est à la limite de l'essai. Il questionne perpétuellement la société turque contemporaine en y insérant diverses références d'auteurs connus et reconnus de divers siècles et de divers nationalité. Elif Shafak s'appuie sur ses semblables, les femmes romancières, afin de réfléchir à ce qui la tracasse tant. Et cela donne ce bel ouvrage que l'on peut recommander à toute femme, tout amoureux de littérature, tout amoureux de la turquie. J'ai personnellement découvert quelques facettes de la Turquie à travers ce roman qui pose toujours de bonnes questions, en tentant d'y répondre, sans toutefois prétendre détenir ces réponses. Une belle lecture.


Ma note : 18/20


Citations :
"Les vraies mamans des romans, ce sont les lecteurs, pas les écrivains."

lundi 30 septembre 2013

Delphine COULIN - Voir du pays

Grasset - 18€ - 272 p. - Août 2013

Ma critique :
Suite à un drame survenu dans la vie de Marine, celle-ci s’engage dans l’armée. Elle n’est pas tardé à être rejointe par Aurore, sa meilleure amie. Les jeunes filles s’engagent pour : voir du pays. Très vite, cependant, elles partent faire la guerre en Afghanistan.
Le livre ne raconte pas la guerre, il raconte les 3 jours qui suivent la fin de la guerre. Aurore et marine, ainsi que Fanny, une jeune infirmière rencontrée en Afghanistan, se retrouvent à Chypre dans un hôtel 5 étoiles. C’est le sas de décompression qui suit la guerre. Tous les militaires ayant fait cette guerre y sont. Là-bas, ils réapprennent la vie simple et frivole tout en suivant des séances de réinsertion où ils sont confrontés à leurs traumatismes de guerre. Il s’agit pour les militaires d’une parenthèse, d’un lien entre l’avant et l’après, entre la guerre et la vie.

L’histoire m’a attiré car elle n’était pas banale. J’ai lu beaucoup de livres, aucun ne traitant de cette période juste après la guerre, aucun dont les soldats seraient des soldates. J’ai aimé suivre Marine et Aurore, ces filles comme tant d’autre (comme moi pourrais-je dire) s’engager sans savoir et aller de désillusion en désillusion. Car la guerre, ça reste la guerre avec toutes les horreurs que cela comporte.
J’ai eu l’honneur d’entendre l’auteur, Delphine Coulin, parler de son livre dans le cadre d’un festival littéraire. Elle pose un regard juste et poser sur ces femmes-militaires tout en insistant sur un point : elle a créé ces héroïnes pour montrer que la guerre était la même pour tous, homme ou femme, et que la violence n’est pas réservée aux hommes.

N’hésitez pas à le lire : même si violence il y a, ce livre reste très lisible, l’auteur a mis l’histoire par sa construction progressive et ses jeunes héroïnes à portée de tout un chacun. Bien qu’il s’agisse d’un roman, il pousse à la réflexion par le regard que l’on porte sur les expériences vécues par les héroïnes.

Ma note : 19/20 

mardi 10 septembre 2013

Sarah WATERS - Caresser le velours

10X18 - 10€20 - 590 p. - Août 2003

Ma critique :
A Epoque victorienne, là où on impose la jupe aux femmes, Nancy, jeune écaillère de Province anglaise rencontre Kitty, jeune fille qui joue les dandy dans un spectacle de music hall. Pour Nancy, c’est le coup de foudre. De là, sa vie commencera doucement à changer jusqu’à partir à Londres en tant qu’habilleuse de Kitty…

Dur dur de raconter ce roman sans en dire trop, en laissant au lecteur découvrir ce que deviendra la vie de Nancy qui quittait à peine le restaurant d’huîtres de ses parents. Ainsi, je ne dévoilerai que ce début.
Et pourtant, il va s’en passer des choses ! Nancy connaîtra une toute autre vie aux côté de différents personnages féminins plus ou moins bien attentionnés. Tout au long du roman, elle découvre l’amour et ses désillusions, la sexualité, la vie et ses différentes facettes, etc.

Nancy est une héroïne attachante qu’on côtoie tout le long du récit comme un amie qu’on a envie tour à tour d’encourager dans ses idées ou de consoler quand besoin est. Tout cela dans une ambiance et un contexte tour à tour glauques, luxuriants ou encore engagé…

Ce roman est à lire pour le roman d’apprentissage qu’il est, le classique qu’il peut devenir, pour la charmante Nancy ou encore pour découvrir une facette originale de l’époque victorienne.


Un bémol cependant, ce roman est à réservé à un public averti pour les scènes explicitement sexuelles qu’il comporte. J’ai déjà lu plus trash mais j’ai déjà lu plus chaste.

Ma note : 19/20

Info complémentaire : Ce roman existe en série TV sous son titre original "Tipping the Velvet"