L'Iconoclaste - 17 € - 265 p. - 29 août 2018 |
Critique : La Vraie Vie est l'un des premiers romans de cette rentrée littéraire qui fait le plus parler. Il m'intriguait et me tentait car on me l'avait décrit comme un texte fort.
C'est l'histoire d'une fille que l'on suit de ses 10 à ses 15 ans environ. Son père est chasseur. Sa mère est effacée. Elle et son frère vivottent dans ce climat familial déroutant. Jusqu'au jour où se passe sous leurs yeux un drame qui va casser quelque chose pour son petit frère. Elle n'aura de cesse d'essayer de lui rendre sa part d'enfance.
Ne nous méprenons pas, j'ai pris plaisir à lire cette histoire. Mais, quelques jours après avoir refermé le livre, je peux le dire, je suis déçue et m'attendais à quelque chose de beaucoup plus fort en terme d'écriture.
J'ai trouvé le texte décousu. L'histoire se déroule, et d'un coup, l'auteur introduit des éléments, sans fil conducteur, pour nous dire autre chose des personnages. Et cela nuit à la fluidité de l'histoire.
Pour ce qui est des émotions, il y a des moments d'une violence rare. Ils sont amenés de manière abrupte. Ce qui peut être un effet de style, pour secouer le lecteur. Et ça l'est en quelque sorte. Mais je trouve que l'écriture ne les porte pas assez. Elle est trop plate.
En fait, j'espérais un texte aussi fort que peuvent l'être ceux publiés par les éditions Gallmeister, et ce n'est pas l'effet que cela m'a fait.
J'ai quand-même aimé car c'est un texte déroutant, avec une narratrice très intelligente qui a du cran, et des personnages secondaires très intéressants et bien construits.
Le père est juste quelqu'un qui s'épanouit dans la violence. La manière dont la mère est décrite, comme totalement passive et effacée, uniquement passionnée par ses chèvres, en fait un personnage fascinant. Et le petit frère donc on espère sincèrement qu'il va s'en sortir et dont on suit l'évolution dans ce climat malsain.
J'ai particulièrement adoré l'incipit, que l'on voit de partout mais à raison et que je vous retranscris dans les citations choisies.
Mots clefs : Famille - Violence - Fratrie
Citations :
Incipit : "A la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère, Gilles, celle de mes parents et celle des cadavres.""Avec le temps, j'ai compris que c’était une forme de timidité. Il était incompétent en rapports sociaux.Les relations humaine exigeaient une part d'irrationnel"
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