dimanche 3 mars 2019

Sorj CHALANDON - Le quatrième mur

 
Le Livre de Poche - 7€20 - 336 p. - 1ère ed. 2013

Ma critique : Mieux vaut tard que jamais... Un livre que je veux lire depuis sa sortie et encore plus depuis ma lecture d'Antigone d'Anouilh.

En deux mots, c'est l'histoire d'un metteur en scène, Georges, qui va vouloir monter Antigone d'Anouilh à Beyrouth en 1982, en pleine guerre, pour tenir une promesse qu'il a faite à son ami Samuel qui souhaitait initialement le faire. Pour cela, choisir un acteur de chaque camp pour un moment de paix, le temps du spectacle.

Comme cela le laisse présager, c'est un livre fort. Très fort. Je m'attendais à être touchée par cette histoire, je me suis quand-même prise des coups en la lisant.
Les rêves n'arrêtent pas une guerre.

Le texte est porté par des personnages que j'ai trouvé très attachants, presque tous autant qu'ils sont. Ils apportent chacun leur histoire à cette histoire. Chacun à ses raisons de penser et agir comme il le fait.
L'espoir est beau mais la guerre est marquante. C'est leur réalité.

Lisez Antigone. Puis, lisez-le.

Extraits : 
"- Je ne veux pas que tu respires. Je suis seul dans la voiture, tu m'entends.
- Pourquoi ?
Il m'a regardé.
- Je ne veux pas me souvenir que tu es là. Risquer sa propre vie est bien suffisant pour un homme."

"Tu crois quoi ? Quand ils brûlent nos églises et massacrent nos villages, il y a plein de Louise [la fille du narrateur] sur les trottoirs.
- Vous massacrez aussi !
- Pour que les massacres cessent !"

"Imane voyait dans ce texte un appel à la rébellion. Nakad trouvai que c'etait une preuve d'amour. Nabil et Nimer estimaient qu'Antigone était emblématique descités désertées par Dieu. Pour Madeleine, Anouilh racontait la solitude absolue du pouvoir et la fragilité de l'adolescence.
- Antigone est une gamine sans autre cause qu'elle-même, a lancé Hussein en arabe.
[...]
Samuel aime ce texte parce qu'il a été écrit aux heures les plus noires de notre histoire. Lorsque tout était perdu. Chacun de vous peut y puiser des forces."

"Je serrais la main d'Imane. Je brisais la main d'Antigone. Comment vais-je faire pour pleurer ? Je ne l'ai pas dit. Je l'ai pensé. Comment peure-t-on sans ses yeux ?"

"Le chien reste un chien, Georges. Même élevé par les moutons. Tes acteurs ne sont pas des acteurs, ce sont des soldats. Toi tu ne le sais pas, mais la guerre sans souvient."

Mots Clefs : Théâtre - Guerre

Ma note : 19/20

A lire avant... 
Antigone 


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