mardi 2 décembre 2025

Camille ENDELL - De prose & de nuit

Solleyre - 18€90 - 544 p. - 18 Septembre 2025


Présentation de l'éditeur : "Élève de l’Académie qui forme l’élite du royaume à la magie des mots, Calliopé refuse les règles des Muses : elle est trop à l’étroit dans le carcan des formules lisses et versifiées qu’on lui enseigne. Rejetée de tous, à l’exception de Phénix, une créature d’ombre – son seul ami et son plus grand secret –, elle est loin de se douter qu’Alstair, le prince héritier du royaume, étudiant comme elle à l’Académie, cache lui aussi des vérités inavouables… Mais lorsqu’un imprimeur dissident sème le chaos dans la capitale avec ses publications et que les mots deviennent brusquement hors de contrôle, Calliopé et le prince se retrouvent au cœur de machinations qui les dépassent. Le temps leur est compté : et si le pouvoir de Calliopé était la clé ?" 

Ma critique : 
Je vous reviens très vite, une fois n'est pas coutume, afin de vous parler du méga coup de cœur que j'ai eu pour ce livre, à ce jour, ma meilleure lecture de 2025.

Déjà, c'est un livre qui m'a de suite attirée par son titre prometteur et son aspect magnifique : couverture ET jaspage bleu nuit avec dorures et dessins de plumes et d'engrenages ; et qui a fini de me convaincre avec son résumé annonciateur d'un univers où les écrits ont une place de choix.

Et, spoiler alert, la promesse est tenue.
On est dans un univers où les mots choisis, la plume, ont la plus haute importance puisque les vers sont rois là où la prose est bannie, car dangereuse.

Le tout porté par des personnages que j'ai beaucoup aimés, qui ne sont ni tout noir, ni tout blanc, qui font des erreurs, avancent, et apprennent et s'apprivoisent. Les relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres ne sont pas si simples et sont évolutives.

L'ambiance Dark Academia, quant à elle, laisse une place d'honneur au verbe et à l'univers de l'imprimerie développé tout juste comme il faut, pour nous plaire et nous convaincre sans nous ennuyer ou nous perdre.

Et enfin, la fin est parfaite, toute en nuance elle aussi.

Que les amateurs de livres, de fantasy et de littérature ado ne passent surtout par leur chemin ! 

Mots clefs : Dark Academia - Prose - Art - Magie - Imprimerie - Versification - Livres

Ma note : 19/20

lundi 1 décembre 2025

Alice FERNEY - Comme en amour

Actes Sud - 22 € - 240 p. - 20 août 2025

L'histoire : 
C'est l'histoire simple et basique d'une amitié, dès la rencontre des amis : Marianne, jeune femme créatrice de sac à mains, mariée et mère de famille, et Cyril, homme indépendant qui écrit des articles pour des revues.

Ma critique :
Alice Ferney est une autrice dont j'avais déjà adoré par le passé 2 romans traitant l'un de la famille et l'autre d'une relation amoureuse. Ainsi quand j'ai appris qu'elle avait sorti celui-ci en cette rentrée littéraire et qu'aucun de mes collègues de la bibliothèque où je suis bénévole/bosse ne l'avait lu, et qu'il traitait de ce sujet très important pour moi qu'est l'amitié, il ne m'en a pas fallu plus.

J'ai beaucoup, beaucoup aimé.
J'adore l'écriture de cette autrice, la manière dont elle dissèque ses personnages sous l'angle de leurs comportements relationnels. C'est presque sociologique tout en restant complètement dans le roman.
On côtoie les personnages dans leur quotidien, ensemble, individuellement et aux côtés de leurs proches.

L'émotion en fonction des événements que vivent les personnage est ici comme mise à distance : on est extérieur à l'histoire et en même temps on sait tout de leurs caractères et réactions : on voit ce qu'ils ressentent sans être emporté par nos propres émotions. C'est une écriture vraiment propre à l'autrice et qui fonctionne très bien.

Ainsi, on va suivre toutes les étapes que suit une amitié de leur rencontre, à leur rapprochement, en passant par la rencontre avec leur entourage ou encore par leurs désaccords....

Si vous aimez les romans qui s'attardent sur les relations humaines, n'hésitez plus.

Citation : "Au fond, il ne se montrait jamais impoli ni discourtois, il répondait, il remerciait, mais il n'exprimait aucun désir d'amitié"

Mots clefs : Amitié homme/femme - Relation sociale

Ma note : 16/20

lundi 10 novembre 2025

Pauline KROLIC - La Cascade des Folles

Auto-édition - 25€ - 381 p. - 08/10/25


Résumé : 
Nous sommes ici dans un livre à mi-chemin entre le roman de fantasy et le conte, le tout avec des airs de dystopie féministe et d'aventure. On y suit Adèle qui doit accepter d'embrasser une grenouille pour se lier avec un prétendant. Sauf que jusque là, Adèle a refusé toutes les grenouilles qu'on lui a présentées, même celles de son meilleur ami Wolfgang. Alors que l'heure de se fiancer approche, Lucie, une jeune trouvère, fait étape dans leur contrée et porte avec elle des idées nouvelles...

Ma critique :
Tout d'abord, sachez que ce qui m'a attirée au départ vers ce livre, c'est tout simplement sa belle couverture aux couleurs chatoyantes et son magnifique jaspage (quoi ? vous ne saviez pas encore que j'ai depuis toujours une passion pour les jaspages, et ce depuis bien avant qu'ils soient à la mode ? et bien maintenant, vous le savez.)
Ensuite, quand j'ai lu conte et lgbt, ma curiosité a été attisée.
Il n'aura fallu qu'un échange rapide avec l'autrice sur Instagram pour finir de me convaincre. (Faible moi ? vous déconnez ?)

On a donc ici une super idée de départ avec cette histoire de grenouille, et un conte différent car en la faveur des femmes : ce que nous narre ici l'autrice n'est autre que l'affranchissement d'Adèle et des femmes de son royaume. J'ai adoré ce postulat et suivre cette aventure pour savoir si la quête serait victorieuse.
J'ai aussi beaucoup aimé les différents personnages, particulièrement Wolfgang je crois, que j'ai déploré être un peu évincé au départ mais aussi Adèle qui s'émancipe et Lucie, que j'aurais aimé connaître un peu plus en dehors de ses qualités louangées et justifiées de trouvère.
Il y a dans cette histoire quelques retournements de situation pour ne pas nous déplaire : l'autrice sème le doute sur certains personnages : sont-ils vraiment ce qu'ils semblent être ? traitre ? allié ?

Par contre, j'aurais quelques reproches tout de même à faire qui sont propres au modèle d'édition choisi. Il y a pas mal de coquilles et je trouve qu'il manque d'un travail éditorial de relecture. Un travail qui aurait corrigé des fautes mais aussi permis de réajuster l'ensemble. 
Il y a en effet pour moi un léger problème de rythme : au départ, on est accroché, on veut absolument savoir la suite. Puis quelques longueurs, on décroche, on n'attend plus la session de lecture avec impatience. Et enfin, on nous raccroche, on veut savoir ! Bref, c'est un peu inégal.
Et il semble y avoir un gros couac sur la fin, ou alors est-ce moi qui n'ai rien compris ? 😅

Pour autant, je ne regrette pas du tout de m'être laissé tenter car les points forts l'emportent sur ceux à améliorer : le combo beau livre + autrice sympathique + conte + LGBT est un combo gagnant pour moi.
Je continuerai juste à rester sur mes gardes vis à vis de l'auto-édition.

Mots clefs : Fantasy - Conte - LGBT - Femme

Ma note : 16/20

jeudi 16 octobre 2025

Mathou - Les choses qu'on dit

Robert Laffont - 18€90 - 224 p. - 15/05/25


Présentation de l'éditeur :
"Léa pensait avoir des parents comme tout le monde. Mais chaque famille cache un secret, et celui aujourd'hui révélé lui fait l'effet d'une explosion. La vie de Léa bascule le jour où son père lui révèle le secret de son enfance. La colère qui monte va bien au-delà de ce qu'elle attendait. À un moment décisif de sa vie, Léa va devoir trouver les mots pour se sauver elle-même. Et si parler à nos parents était une question de survie, que leur dirions-nous ?"

Ma critique : 
J'ai lu dernièrement ce court roman de la dessinatrice Mathou qui évoque les secrets de famille. Sujet qui me touche particulièrement.
C'est un roman que j'ai trouvé très doux et léger à lire malgré les différentes thématiques abordées. Je pense que c'est dû à la proximité que l'on peut ressentir avec Léa et son quotidien qui pourrait être le notre mais aussi à la douceur de sa profession : créer des décors en fleurs en papier.
C'est un roman qui dénonce les secrets et mensonges par omission qui sont toujours, au final, bien plus destructeurs que la vérité, aussi difficile à admettre soit elle. Certains personnages secondaires, que je ne citerai pas pour ne pas divulgâcher l'histoire, auraient mérité d'être développés un peu plus, j'aurais aimé mieux les connaître.
J'ai beaucoup aimé. C'était une histoire à la fois très accessible mais aussi très sérieuse et aboutie.
Citations :

 "Quelqu'un la bouscule dans la rue, et c'est elle qui s'excuse"

" La vie floute les amitiés et les rend perméables au temps qui passe"
"Les choses qu'on dit sont souvent moins douloureuses que celles qu'on tait"

Mots clefs : Secrets de famille

Ma note : 16/20

samedi 27 septembre 2025

Sangu Mandanna - Tenir une auberge magique : Guide de survie pour sorcières


Lumen - 18 € - 433 p. - 21/08/2025

Présentation de l'éditeur :
Sera Swan était autrefois l'une des plus jeunes et plus puissantes sorcières de sa génération... jusqu'au jour où tout a basculé. En ramenant sa grand-tante Jasmine d'entre les morts, elle a perdu la majeure partie de sa magie et a même été bannie de sa guilde. (Ça lui apprendra à suivre les conseils douteux d'une renarde à la langue bien pendue !) De sorte que, désormais, sa vie se résume à s'occuper d'une auberge magique capricieuse et de ses hôtes tous plus loufoques les uns que les autres. 
 Mais voilà qu'après quinze longues années, elle finit par mettre la main (en toute légalité... ou pas, et à l'insu de son ancienne guilde... ou pas) sur un sortilège capable de lui rendre enfin ses pouvoirs. Le hic (car il y en a toujours un) ? Il est écrit dans une langue que plus personne n'est capable de déchiffrer. Plus personne, sauf peut-être Luke Larsen, leur tout nouveau pensionnaire et ancien crush de Sera quand elle était ado... 
 La jeune femme a une deuxième chance de remettre sa vie – et sa magie – sur les rails. Comment pourrait-elle passer à côté ?

Ma critique : 
On prend la même formule que le précédent et on recommence, avec toutefois assez de différences pour ne pas nous lasser.
Si le début est plus long à démarrer, le plaisir de lecture devient très vite égal au précédent. On y retrouve avec plaisir la trop found family et une héroïne imparfaite en quête d'elle-même.
Les personnages secondaires sont très chouette : on aime trouver Clemmie insupportable, on adore Nicholas le jeune chevalier maladroit, on apprécie Luke (mais on le connait presque trop peu), on est attendris par Posy et on trouve vraiment chou Jasmine et Mathilda. Le tout dans un climat inclusif et bienveillant.


Mots clefs : Cosy fantasy - Found family - Magie - Injustice - Métamorphose

Ma note : 17/20