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P.O.L - 17 €90 - 315 p. - Août 2015 |
Ma critique :
Une narratrice que l'on nommera Bérénice évoque les souvenirs de son histoire avec celui qu'on nommera Titus, alors qu'il était marié à Roma.
Pour oublier ce douloureux chagrin, la narratrice s’intéresse à Racine et à sa vie. Elle cherche à comprendre qui il était, pourquoi il a écrit ses tragédies et pourquoi en alexandrin. c'est ainsi que début une biographie romancée de la vie de Racine, de ses débuts à Port-Royal à la fin de sa vie.
J'ai adoré me plonger dans ce roman car, vous le savez peut-être, j'adore énormément les quelques pièces de Racine que j'ai lu. Elle sont des petits plaisirs que j'aime lire de temps à autre. Ce qui me réjouit, c'est de savoir que je n'en ai lu qu'un tiers et qu'il m'en reste donc encore 8 à découvrir.
Ainsi, redécouvrir la biographie de Racine par le biais du roman, par la plume de Nathalie Azoulai, a été une lecture aussi enrichissante que divertissante et plaisante. J'ai reconnu des éléments que j'avais vu en cours et apprécié l’approfondissement et l'inventivité qui a permis de broder autour de tout ça afin de les ancrer dans le réel de la narration romanesque.
Ce qui m'a un peu chiffonnée, c'est que je pensais que le parallèle entre la vie de la narratrice, la vie de Racine et la pièce de Bérénice serait omniprésent et ce ne fut pas le cas puisqu'on ne retrouve les éléments présents que pendants quelques pages au milieu du roman et à la fin.
Après, si j'aurai souhaité que cela soit approfondi, j'ai grandement apprécié de suivre la vie de Racine et ne m'en formalise donc pas, vous l'aurez compris.
J'ai été très heureuse lorsque j'ai appris que Nathalie Azoulai avait reçu le prix Medicis pour ce roman, c'est amplement mérité.
Citations :
"De toute écriture, ce qui compte, c'est la lecture qu'on en fait" p.35
"Il déteste le temps parce qu'il use l'amour et le chagrin d'amour" p.206
"...les séparations sont bien moins majestueuses dans la vie que dans sa pièce, qu'elles n'ont pas cette harmonie grave, qu'elles sont stridentes, crèvent les tympans, une personne quittée est une carcasse qu'on désosse et qui couine de toutes parts, dont on déchire les plus tendres cartilages, sans ordre ni méthode." p.211
"Le chagrin est une fièvre qui a ses redoublements et ses suspensions" p.260
"On ne quitte jamais impunément ce qu'on a aimé" p.261
"On dit qu'il faut un n pour se remettre d'un chagrin d'amour. On dit aussi des tas d'autres choses dont la banalité finit par émousser la vérité" p.315
Ma note : 17/20