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lundi 30 janvier 2023

Nora LAKE - Des cendres sur tes mains

Hurlevent - 25€ - 496 p. - 14/12/22

Ma critique :
La jeune Alice, orpheline, est recueillie enfant par Monsieur Edwards qui deviendra son tuteur. Ainsi, elle quitte l'orphelinat pour habiter dans le mystérieux manoir de ce monsieur.
Très vite, Alice perçoit de ce manoir des choses sombres et angoissantes, elle entend des bruits, sent des présences, elle se questionne.
Les premières années de son séjour au manoir, Monsieur Edwards l'ignore. Mais un jour, une partie d'échecs va les rapprocher, jusqu'à devenir leur rituel et voir leur relation évoluée.
Je ne vous en dirai pas plus quant à l'histoire.

C'est un roman qui est assez addictif : de par les mystères qu'il soulève dès le début, autour du manoir comme autour de Monsieur Edwards. Comme Alice, on est intrigués, inquiets, et on souhaite tourner les pages pour découvrir les secrets qui semblent recélés autour des lieux et des personnages.
J'ai beaucoup aimé le personnage d'Alice, suivre son évolution d'orpheline à celle d'adolescente puis de jeune femme et la découverte, pour elle, de ce qui accompagne cela, les plaisirs et l'horreur. 
J'ai aussi aimé la double narration qui survient dans le roman, pour petit à petit nous faire des révélations.

Comme bémol, je dirais quelques longueurs et redondances, mais comme je le disais, le roman est addictif alors ce n'est pas dérangeant.

J'aimerais vous en dire plus, mais ce serait vous gâcher le plaisir de découvrir tous ces mystères et les côtés sulfureux du roman. Je m'y suis jetée sans en savoir grand chose, et c'est comme cela que j'ai su l'apprécier.

Mots clefs : Gothique - Mystère - Sulfureux - Initiation - Horreur

Ma note : 16/20

Chez le même éditeur...

mercredi 25 janvier 2023

K. O'NEILL - La trilogie des Dragons-thé

Bliss Comics - 59 € - 3 tomes - 9 décembre 2022


Ma critique : Très longtemps que je n'ai pas rédigé de critique BD par ici. 
Mais la lecture de cette trilogie que je me suis offerte pour Noël m'a fait un bien fou alors je souhaitais vous en dire quelques mots.


Dans un univers fantasy, nous suivons différents personnages, humains, animaux anthropomorphes ou encore dragon métamorphe qui côtoient et s'occupent de dragons-thés.
Les dragon-thés sont de petits animaux avec leur caractère propre, qui sont la plupart du temps associé à un humain qui serait leur gardien. Ces dragons produisent sur leur tête des feuilles de thé, qui, quand elles sont consommées, permettent à ceux qui boivent le thé de partager les souvenirs de ces dragons.


Ce que je retiens particulièrement de ces BDs, c'est la douceur qui s'en dégage. Par la rondeur des traits de dessins, les couleurs chaleureuses mais surtout par la bienveillance et l'empathie dont font preuve les personnages les uns avec les autres.

Ce sont des histoires très douces, qui apaisent et qui sont très inclusives. Les personnages ne sont pas tous hétéronormés ou valides, on y côtoie un panel de personnages différents, chacun avec leur personnalité. 
Mais cette inclusivité et cette douceur ne sont pas "trop" : elles font partie de l'histoire sans en être le sujet principal et cela fait un bien fou.

Ainsi j'ai eu un énorme coup de cœur pour cette trilogie doudou et je ne peux que chaudement vous la recommander. Moi, elle m'a réchauffée le cœur en ces jours d'hiver difficiles.

Mots clefs : Fantasy - Réconfort - Famille - Amitié - Inclusivité - LGBT - Handicap

Ma note : 19/20

vendredi 20 janvier 2023

Mickaël BRUN-ARNAUD - Les Vallées closes

Robert Laffont - 282 p. - 20 € - 19 janvier 2023

Ma critique : Aujourd'hui, je ne vous fais pas un article dans l'ordre chronologique de mes lectures, mais un article sur un livre que j'ai lu il y a quelques jours seulement et qui est sorti hier. 

Pour vous le dire dès le départ, c'est un roman qui m'a malmenée. Quand j'ai eu fini ma lecture, mes premiers mots ont été qu'il m'a "horrifiée", "traumatisée". Et pourtant j'ai beaucoup beaucoup aimé cette lecture. J'ai laissé mijoter quelques jours pour essayer de comprendre pourquoi. 

Les Vallées closes, ça se passe à la campagne, dans le monde rural, dans le Luberon, à côté d'Apt, c'est-à-dire pas loin d'où j'ai vécu 5 ans et où j'ai fait mes premiers pas de libraire. 
Dans ce monde rural, brut, où tout le monde semble élevé à la dure, tout le monde, aussi, se connaît. 
On y suit d'abord Claude, élevée comme un petit garçon des campagnes, sans droit de ressentir, devant se tuer à la tâche. Cela fait d'elle quelqu'un d'abîmée par la vie, qui a vécu des épreuves, qui a subi des violences dites ordinaires. 
On suit aussi Paul-Marie, son fils. Différent des autres, plus fragile, plus délicat, qui a pu être un peu protégé de la violence de leur éducation par son frère. Paul-Marie donc, fonctionnaire, accusé de pédophilie sur Enzo. 
Et enfin on suit Enzo, déficient intellectuel, 20 ans, qui lutte pour vivre sa vie comme il l'entend malgré ses difficultés, qui se cherche et cherche sa place dans la société. 
Tour à tour ces personnages vont nous conter leur histoire, tant en 1997, qui nous montrera comment Claude ou Paul-Marie se sont construits, tant en 2016, l'année où tout bascule lors de cette accusation. 

Ce qui m'a horrifiée, se sont les scènes de violences ordinaires, qu'elles soient sur les animaux, à la chasse ou autre, ou du mari contre sa femme et ses enfants ou encore entre les gens du village, avares de ragots, hypocrites et malsains. 

Ce qui fait que j'ai aimé le roman, c'est sa construction : il se construit en même temps que nous comprenons comment ses personnages se sont construits. Son écriture : incisive, brute, très à propos pour décrire ce qu'il s'est passé et se passe dans ce milieu rural ; mais aussi addictive, avec l'envie de comprendre, comprendre ces gens, comprendre comment on en est arrivés là. 
Mais surtout ce sont ses personnages. Paul-Marie, particulièrement, si gentil, si différent de ce monde, si empathique et sentimental. Et qui vit, injustement, toutes les misères possibles. On ne peut pas ne pas s'attacher à lui. 
Enzo, et sa volonté d'être, qui fait comme il peut avec ce qu'il a, et malgré une mère qui le couve trop. 
Et Claude. Qui m'a été antipathique, de part sa manière d'agir, de penser, de parler. Mais pour qui la compassion naît quand on comprend ce qu'elle a traversé. 

Ainsi, je trouve que c'est un roman violent, extrêmement difficile, que je n'ai pas lu à la meilleure période de ma vie, mais que je vous recommande tout de même de lire car je l'ai vraiment apprécié.

Mots clefs : Ruralité - Violence ordinaire - Secret

Ma note : 16/20

mercredi 18 janvier 2023

Emily ST. JOHN MANDEL - Station Eleven (trad. de l'anglais (canada) par Gérard de Chergé)

Rivages - 22 € - 560 p. - Août 2016
(disponible en poche)


Ma critique :
J'avais ce livre dans ma PAL depuis sa sortie, soit depuis 2016. Et c'est LE livre de ma PAL qui me tentait le plus. Mais les nouveautés, la vie de libraire, ont fait que je ne l'ai lu qu'en novembre 22. Oui, j'ai un peu de retard sur mes articles.

Pour le pitch de base, un acteur, Arthur Leander, meurt sur scène en jouant le Roi Lear. En même temps, une pandémie de grippe foudroyante survient. 
Et la vie va continuer des années après.

Ainsi, nous allons faire des aller-retours entre la vie de cet acteur avant la pandémie, et la vie d'une troupe itinérante de comédiens et musiciens, La Symphonie itinérante, 20 ans après celle-ci. On va particulièrement suivre Kirsten, qui était toute jeune au moment de la pandémie et qui va être un lien entre les deux époques, via des manuscrits de comics qu'elle aura gardé avec elle.

On va donc suivre différents personnages entre ses deux époques, dans des instants de leur vie, qui, si au départ paraissent indépendants les uns des autres, vont finir par s'imbriquer pour former le puzzle qu'est ce roman. Mais rassurez-vous, tout est fluide, claire, l'autrice ne nous perd pas en route. Elle nous mène d'un point A à un point B petit à petit, en prenant son temps, en nous faisant découvrir ses personnages ainsi que la vie d'avant et celle d'après.

Station Eleven c'est aussi et surtout un roman de survie : comment les humains ayant échappé à la pandémie vont ils survivre ? En formant diverses petites colonies que la Symphonie Itinérante va visiter les unes après les autres afin de transmettre l'art à travers Shakespeare et la musique. C'est ce qui m'avait attiré dans l'histoire, le théâtre dans un contexte post-apocalyptique. Certaines colonies ne seront pas bienveillantes, à l'image de l'être humain. D'autres se seront attachées à garder des vestiges du monde d'avant.

Si les références au théâtre sont moins présentes que dans mes attentes, j'ai tout de même adoré ce roman.
Sa thématique, ses personnages, sa construction en cascade forment un tout très bien ficelé et addictif.

Citation : "L'enfer, c'est l'absence de ceux qu'on voudrait tant avoir auprès de soi."


Mots clefs : Littérature - Art - Survie - Pandémie - Relations humaines - SF

Ma note : 18/20

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