Pages

jeudi 18 décembre 2014

SOUILLON - Hello Fucktopia

Ankama - 14€90 - 75 p. - Novembre 2014

Ma critique :
Contexte : Je suis fan de la BD "Maliki", j'ai les 6 tomes, cette héroïne m'amuse par son réalisme quotidien et ses amis irréalistes. Je sais que son auteur prépare une nouvelle BD. Je sais aussi qu'elle n'a rien à voir avec Maliki, qu'elle sera plus sombre.
J'attends avec impatience. La première critique que j'en lis est dithyrambique. 

Puis vint ma lecture. Et c'est une lecture que j'ai faite hier soir et qui me laisse à ce jour perplexe.

L'histoire est celle d'une jeune fille qui étudie l'art, qui garde son casque rouge sur les oreilles et qui multiplie les expériences et surtout les excès. Il y a dans le fond une histoire d'amitié et des soucis familiaux.
Les dessins sont sombres, dans des tons noirs, rouges foncés, gris, bleus foncés. Ils accentuent la noirceur de l'histoire et pour ça, sont bien choisis.

Mais alors, qu'est-ce qui ne va pas, qu'est-ce qui me laisse tant perplexe ?
Si le thème est un thème qui m'attire : le fait d'être un peu perdu dans sa vie, de tenter des expériences, de se laisser aller, d'être pas forcément heureux... Le sujet est traité d'une drôle de manière. 
On passe d'un thème à l'autre sans vraiment de continuité, des histoires à creuser sont ébauchées, sans qu'il n'y ait de suite. Je reste donc sur ma faim.

Le travail scénaristique est assez réussi dans la mesure où on voit (un peu) l'évolution de l'héroïne, mais la conclusion tombe un peu comme un cheveux sur la soupe.

J'ai du mal à l'admettre, mais pour l'instant, je suis déçue.
Heureuse de voir que l'auteur tente de publier autre chose que Maliki, mais je trouve que ce n'est encore pas très abouti (malgré un travail et re-travail de l'auteur).

C'est une critique qui me fait un peu de mal à écrire, mais c'est ici mon ressenti.

Ma note : 14/20

mardi 9 décembre 2014

Eric SANVOISIN - L'homme au masque de brouillard

Auzou "Virages" - 10€95 - 163 p. - Septembre 2014

Ma critique : 
Oyonnick le Mauve est magicien de rang 7 dans l’ordre des Mages de RocheFlamme. L'ordre fait appel a lui lorsque les grands mages du conseil des magiciens commencent à tomber malade : d'abord leur esprit semble les quitter, puis ils meurent. 

Avec l'aide de son amie d'enfance Reseda, ils tenteront d'endiguer le mal qui s'abat : Oyonnick en se rendant auprès du seigneur des cendres, qu'on soupçonne coupable de cette épidémie ; Réséda, en intervenant quand elle comprend qu'Oyonnick est en danger.

Eric Sanvoisin crée ici un bel univers de fantasy avec une intrigue originale pour les jeunes lecteurs. De plus, l'histoire se déroule en plusieurs parties distinctes qui assoient sa progression : on y rencontre différents personnages et on découvre même l'état d'esprit dans lesquels se trouvent les mages avant de mourir. 

Une seule déception : une histoire d'amour se greffe à l'histoire : elle intervient d'un coup, à un moment assez improbable, et très rapidement. Ainsi, elle embrouille un peu le lecteur. 

J'ai, finalement, tout de même pris beaucoup de plaisir à ma lecture et je recommande volontiers ce roman. 

Ma note : 17/20

dimanche 7 décembre 2014

Anne PERCIN - Les Singuliers

Rouergue - 22 € - Août 2014 - 392 p.


Ma critique :
Ce troisième roman d'Anne Percin que je lis me confirme qu'elle est un auteur aux multiples facettes.
Après L"âge d'ange qui m'avait beaucoup touché et Western Girl qui me faisait découvrir l'équitation Western, Anne Percin me fait découvrir le monde de l'art de la fin du XIXème siècle.

Ce roman retrace, sur 2 ans et quelques, les vies de trois personnages qui se cherchent dans le milieu de l'art et côtoient ainsi de grands noms (qui ne le sont pas encore) tels que Paul Gauguin ou Vincent Van Gogh.

Nous découvrons ainsi les correspondances d'Hugo Boch et de sa cousine Hazel Boch ainsi que celles d'Hugo Boch et de son ami Tobias. On est au tournant de leur vie, ces jeunes gens cherchent leur place dans le milieu de l'art tout en tentant de rester eux-mêmes. On suit leurs relations, leurs interrogations, leurs espoirs et leurs difficultés.
Quelques temps en Bretagne pour Hugo, qui se découvre une passion pour la photographie, et entre Paris et la Belgique pour Hazel et Tobias, qui se perfectionnent en peinture.

Le monde de l'art est un monde totalement inconnu pour moi. Les tableaux de Dali, que j'aime énormément, ou mes cours de "Littérature & art" n'ont pas suffit à faire de moi une experte d'un univers si vaste, bien loin de là : tant d'époques, de techniques et de courants en Art !
Ainsi, j'ai mis les pieds, ou plutôt les yeux, dans ce roman avec un regard de novice. Et c'est un roman que j'ai su apprécier grâce à la plume de l'auteur. L'idée d'un roman épistolaire était déjà quelque chose que j'affectionnais. Ici, le pari est réussi au contact de ces personnages fictifs et de ceux qu'ils ont côtoyés, eux réels. 
Un énorme travail de recherches a dû être fait par l'auteur ; même si l'on reste dans la fiction, certains événements se sont réellement passés.

Une mention spéciale pour nos trois personnages principaux qui m'ont touchés et dont j'ai pris plaisir à suivre l'évolution : de leurs recherches artistiques à l'évolution de leurs relations.

En bref, un roman qui m'a sorti des sentiers battus et qui m'a plu.

Citations :
 "L'art est dans l’œil de celui qui fait l'image, et non dans l'instrument"
"Je suis convaincue qu'on ne peut réussir que de deux manières : par opportunisme ou par scandale."
"Je ne sais toujours pas ce que je cherche, mais je sais au moins que je ne l'ai pas trouvé"
Ma note : 17/20

vendredi 28 novembre 2014

NEYRET & CHAMBLAIN - Les Carnets de Cerise T.3

Soleil "Métamorphose" - 15€95 - 88 p. - Novembre 2014


Ma critique :

Cette fois-ci, c'est du côté du monde des livres, et plus précisément de la reliure, que Cerise nous emmène. Cette année, elle est au collège, si elle voit moins ses 2 amies, toutes trois restent toujours aussi proche.
Dans cet épisode, c'est Sandra, qui est donc relieuse de livres, qu'elles vont tâcher d'aider, en l'aidant à trouver 5 trésors de son passé.

Je l'ai attendu longtemps (depuis la sortie du tome 2 en fait^^) et ce tome est à la hauteur de mes attentes : une Cerise toujours aussi attachante, une histoire toujours touchante et humaine, et des personnages secondaires intéressants. La thématique de la reliure m'a particulièrement plu, mais toute l'histoire m'a touchée, une fois de plus.

Je vous recommande encore et toujours cette série de BD et j'attends déjà la suivante avec impatience.

Extrait :

Ma note : 20/20

lundi 24 novembre 2014

Malenfer, T.1 La forêt des ténèbres - Cassandra O'DONNEL (Illustrations de Jérémie FLEURY)

Flammarion - 10 € - 215 p. - Octobre 2014

Ma critique :
Gabriel et sa petite sœur Zoé vivent seuls depuis le départ de leur parent : la forêt de Malenfer se rapproche et ces-derniers sont partis chercher de l'aide.
Aux côtés de leurs camarades de classes et par leur soutien mutuel, ils continuent leur vie tant bien que mal. Jusqu'à ce qu'un camarade de classe disparaisse. Ils s'inquiètent et cherchent à comprendre, sans compter sur les visions secrètes de Zoé.

Ce premier tome est pour moi un beau coup de coeur ! La mise en place de l'histoire est très bien traitée et on suit les aventures de Gabriel et Zoé sans vouloir lâcher le livre. 
On est plongés dans l'histoire à laquelle on croit sans difficulté et qui est très bien racontée, sans niaiseries, ni longueurs ou autre.
Les héros et personnages secondaires sont attachants et ont chacun leur rôle développé avec juste mesure. 
Les illustrations de Jérémie Fleury (dont j'adorais déjà les précédentes publications) collent à merveille et en font un très chouette livre.

Je pense que je lirai la suite. C'est un livre que je prends beaucoup de plaisir à conseiller aux plus jeunes lecteurs.

Ma note : 20/20

dimanche 16 novembre 2014

Anne-Laure BONDOUX - Tant que nous sommes vivants

Gallimard Jeunesse - 15 € - 304 p. - Septembre 2014


Ma critique :
Tant que nous sommes vivants est un roman que j'ai longuement attendu. Puis que j'ai eu. Et que j'ai lu. 

C'est un roman en quatre parties.
La première raconte la  vie de Bo et Hama, pleins de rêves. Ils s'aiment, ils travaillent à l'usine, en décalé, et tout bascule du jour au lendemain. Cette partie, j'ai mis longtemps à la lire. Si l'ambiance et l'univers étaient originaux, un je-ne-sais-quoi faisait que je n'accrochais pas.
Puis, arrive la partie suivante. On change d'environnement, rencontre d'autres personnages très attachants. Une famille unique en son genre qui forme une petite société à elle-seule.
La troisième et la quatrième parties m'ont tout autant plu, je vous laisse découvrir. 

En somme, c'est une étonnante surprise : un univers particulier, mais clairement inspiré du réel pour certains points, qui permet à l'auteur de questionner la vie, les relations entre les gens.

Au final j'ai beaucoup aimé ce livre alors que ce n'était pas gagné. L'univers créé de toute pièce, ainsi que les réflexions  philosophiques disséminées tout le long du livre, auxquels sont ajoutés de jeunes personnages en évolution constante, en font un roman complet et original.

Le titre résonne tout au long du livre. Il n'est pas mentionné, mais ce n'est pas nécessaire, on comprend. Des tas de phrases seraient à relever tant elles sont empruntes de vérités.

Citation :

On a peur de ce qu'on ne comprend pas. Mais c'est justement la peur qui nous empêche de comprendre... 
Ma note : 17/20

mardi 11 novembre 2014

Patrick MODIANO - Dora Bruder

Folio - 6€20 - 144 p. - 1ère ed . 1997

Ma critique : Un jour, le narrateur tombe sur un avis de recherche dans un journal daté du 31 décembre 1941. On recherche Dora Bruder, 15 ans. De là, il n'aura de cesse de retrouver la trace de cette jeune fille. Qui était-elle ? pourquoi est-elle portée disparue ?
De rues de Paris en rues de Paris, Patrick Modiano cherche cette jeune fille, juive non déclarée.

C'est un livre qui me laisse mitigée : Si je salue le travail de recherche et de mémoire effectué par l'auteur, l'histoire ne m'a pas accrochée. 
C'est une enquête de lieux en lieux, des rues parisiennes qui ne me parlent absolument pas et m'ont fait souvent décrocher du récit.
Patrick Modiano met en parallèle sa vie et sa vision des rues de Paris et l'histoire de Dora Bruder et de ses parents. Il marche sur ses pas. Mais j'en sais trop peu sur Paris pour que cela ait résonné en moi.

Un premier pas vers Modiano qui n'empêchera pas qu'il y en ait d'autres mais qui n'a pas été concluant pour cette fois.


Citation : 
"En écrivant ce livre, je lance des appels, comme des signaux de phare dont je doute malheureusement qu’ils puissent éclairer la nuit."

 Ma note : 14/20

jeudi 6 novembre 2014

Jo WALTON - Morwenna

Denoël "Lunes d'Encre" - 21€50 - 334 p. - Avril 2014
Traduit par Luc Carissimo

Résumé : "Morwenna Phelps, qui préfère qu'on l'appelle Mori, est placée par son père dans l'école privée d'Arlinghust, où elle se remet du terrible accident qui l'a laissée handicapée et l'a privé à jamais de sa sœur jumelle, Morganna. Loin de son pays de Galles natal, Mori pourrait dépérir, mais elle découvre le pouvoir des livres, notamment des livres de science-fiction. Samuel Delany, Roger Zelazny, James Tiptree Jr, Ursula K. Le Guin et Robert Silverberg peuplent ses journées, la passionnent. Alors qu'elle commence à reprendre du poil de la bête, elle reçoit une lettre de sa folle de mère : une photo sur laquelle Morganna est visible et sa silhouette à elle brûlée. Que peut faire une adolescente de seize ans quand son pire ennemi, potentiellement mortel, est sa mère ? Elle peut chercher dans les livres le courage de se battre."

Ma critique : Morwenna, c'est une jolie histoire, un livre à ambiance, un livre pour les amoureux des livres.
C'est l'histoire d'une reconstruction, celle d'une jeune fille dont le monde est peuplé de fées. Pas de petites femmes ailées, non, des êtres féeriques de toute forme et de tout type, qui n'apparaissent pas en présence de douleur et communiquent comme elles peuvent. Ces fées, seule Morwenna et quelques avertis, dont sa sœur faisait partie, les voient.
C'est l'histoire d'une reconstruction hantée par l'autre, la jumelle, morte en tentant d'éradiquer le mal, représenté par la mère.
C'est l'histoire d'une reconstruction par la science-fiction que Morwenna affectionne et dont le père, nouvellement retrouvé, partage la passion.

C'est une histoire qui me tentait depuis longtemps et qui m'a captivée : je l'ai lu au bon moment. J'aurai pu trouver ce livre trop plat, mais je pense avoir su l'apprécier à sa juste valeur pour ces moments d'espoir, de féerie et de littérature.


Citations : 
"Le prêt entre bibliothèque est une des merveilles du monde et une gloire de la civilisation"
"Bibliotropes. Comme les tournesols sont héliotropes, nous sommes naturellement attirés par la librairie."

Ma note : 18/20 

lundi 27 octobre 2014

Crisse & Pena - Clochette au pays des merveilles

Le Lombard - 10€60 - 64 p. - Septembre 2014


Ma critique :

Clochette cherche Peter Pan dans une librairie lorsqu'elle se retrouve enfermée dans un livre. Elle se retrouve au pays des merveilles. De là, elle va chercher à retourner dans son monde en croisant les divers personnages d'"Alice au pays des merveilles".

L'alliage des deux contes est plutôt réussi : beaucoup d'éléments y sont et pourtant l'histoire reste original.

Ce qui m'a d'abord attirée vers cette BD, c'est sa couverture, qui laissait présager de belles illustrations. Et c'est le cas : les paysages sont dessinés par un graphiste et ça se voit, la technique et les couleurs rendent un univers onirique très très beau. Un point faible pour les visages des personnages que je n'ai pas trouvé très chouette, goûts personnels.

La fin est très ouverte, j'espère que cela laisse présager un second tome.

Une BD que je vous recommande si vous aimez Alice et/ou Clochette mais aussi les beaux objets.

Ma note : 16/20

dimanche 26 octobre 2014

Lorris MURAIL - Lundi couscous

Nathan - 5€20 - 144 p. - Septembre 2014

Ma critique : Dans le collège d'Arno, tout commence à se détraquer : on trie les contes & légendes des pays étrangers, on supprime le couscous du jeudi, et sa copine cambodgienne Chanthou semble être menacée. 
Dans ce petit village où il y a peu d'"étrangers", il ne semble pas bon d'en faire partie...


Un petit roman jeunesse très actuel sur une thématique sérieuse mais avec beaucoup d'humour et de légèreté.
Un livre que je n'hésiterai pas à recommander aux jeunes lecteurs. La chute est plutôt chouette.

Ma note : 18/20

vendredi 24 octobre 2014

Keith RICHARDS et Theodora RICHARDS - Gus & Moi

Michel Lafon - 13€95 - 32 p. - Octobre 2014


Ma critique :

Gus et moi, c'est l'histoire de Keith Richards, le seul, l'unique, guitariste des Rolling Stones, et de sa découverte de la musique au côté de son grand-père Gus. Ce dernier était musicien et a transmis sa passion à son petit fils, chaque fois qu'il lui rendait visite.

Cette belle et simple histoire est sublimée par les dessins de Theodora Dupree Richards, la fille de Keith richards. 
Sur fond d'Aquarelle et au feutre noir, elle agrémente l'histoire de son père et de son grand-père d'illustrations tant poétiques que vivantes. Les guitares qu'elle dessine s'envolent au rythme des mots de Keith Richards.

Un très bel album pour petits et grands à découvrir.

Ma note : 17/20

mercredi 22 octobre 2014

Laurie HALSE ANDERSON - Vous parler de ça

La Belle Colère - 19 € - 299 p. - Octobre 2014
Traduit de l'anglais par Marie Chabin.


Ma critique : Un soir d'été, lors d'une soirée un peu trop arrosée, Mélinda, treize ans, a appelé la police.

A la rentrée, plus personne ne lui parle, tout le monde n'est que mépris à son égard. Elle-même, le plus souvent, se tait. Ses résultats sont en chute libre.
On suit la vie de cette jeune fille, dont les parents semblent rester ensemble par principe, à qui ses amis ne parlent plus, sauf par intérêt, et dont seul le prof d'art semble se soucier d'elle.
Les jours en cours, sont longs, mais elle est vivante. Elle se réfugie : dans un endroit secret et dans le silence. Mais on sait, qu'on ne sait pas tout.

L'histoire se déroule, lentement, simplement, avec une certaine légèreté. La vie d'une ado comme une autre un peu rejetée, qui le vit plus ou moins bien. Qui veut dire quelque chose, mais à qui ?

J'ai su apprécier le ton de l'histoire, l'héroïne qui avance malgré tout. J'ai aimé ce subtil mélange de légèreté qui cache, on le comprend, un sujet délicat.
Un roman à ambiance, une héroïne malgré elle. Une jolie découverte.

Et en bonus, un bel objet : j'aime beaucoup les choix de matière et de style fait par "La Belle Colère".

Ma note : 17/20

lundi 20 octobre 2014

Jean ANOUILH - Antigone

La Table ronde - 5€90 - 130 p. - 1ère éd : 1946

Ma critique : Après la mort d’œdipe, le souverain de Thèbes, les frères d'Antigone Eteocle et Polynice se sont entre-tués pour le trône. c'est Créon, le frère de Jocaste, la femme d’œdipe, qui héritera du trône. Alors qu'il fera des honneurs pour l'enterrement d'Eteocle, il choisira de laisser la dépouille de Polynice pourrir, avec interdiction de l'ensevelir, car il serait un traître.

Antigone, décide d'enterrer elle-même son frère. Sa sœur Ismène ne lui viendra pas en aide car elle craint de mourir.

Il m'aura fallu du temps pour enfin me lancer dans la lecture de cette pièce, rapide à lire et qui m'attirait pourtant. Mais ça y'est, je l'ai lue, et je l'ai aimée.
Antigone, héroïne tragique, dans un monde déroutant. Celle dont on a toujours préféré la sœur, bien plus belle, en choisissant d'ensevelir son frère, se présente à la mort.
Si vous aimez les tragédies, n'hésitez plus.

Extrait : Dialogue entre Créon et Antigone :
ANTIGONE : Et vous l'avez fait tout de même. Et maintenant, vous allez me faire tuer sans le vouloir. Et c'est cela, être roi !
CREON : Oui, c'est cela !
ANTIGONE : Pauvre Créon ! Avec mes ongles cassés et pleins de terre et les bleus que tes gardes m'ont faits aux bras, avec ma peur qui me tord le ventre, moi je suis reine.

Ma note : 17/20

jeudi 16 octobre 2014

Delphine DE VIGAN - Rien ne s'oppose à la nuit

Le Livre de Poche - 7€60 - 408 p. - Janvier 2013

Ma critique :
Après le suicide de sa mère, Delphine De Vigan choisit / éprouve le besoin de raconter son histoire.
Il s'agit donc ici d'une histoire familiale avec ses doses de joies et de malheurs. Des jours heureux qui déraillent quand la vie le décide.
Lucile, sa mère donc, était issue d'une famille nombreuse, de nombreux frères et soeurs auprès desquels se construire, faire sa place auprès des parents, et apprendre la douleur. Puis Lucile a commencé à souffrir de troubles bipolaires et par conséquent à mener une vie étrange, désordonnée, faite de moments d'euphories difficiles à canaliser.

Delphine De Vigan nous raconte la vie de sa mère, de l'enfance au décès, pas de manière uniquement factuelle - on trouve beaucoup d'émotions dans ce texte qui reste un roman - mais pas non plus en sombrant dans le pathos. 
Nous ne sommes pas dans un énième témoignage de douleur et d'horreur, nous sommes dans un récit de vie avec tout ce qu'une vie peut comporter.

C'est une lecture imprévue pour moi, dont l'envie m'est venue après avoir vu le spectacle de Delphine De Vigan & de La Grande Sophie, "l'une et l'autre".

S'il est difficile de juger une histoire de vie, celle-ci reste une belle histoire de par la narration et le style de son auteur.


Extrait : "J'en profite pour mentionner, dans un autre registre mais qui me fascinait tout autant, le système de tendeurs à pince que Liane (la mère de Lucile) avait conçu et mettait en place sous le matelas de son lit, afin que le drap housse fût tendu à l'extrême. Les élastiques au coin des draps prévus à cet effet n'y suffisaient pas. Liane ne supportait pas les plis"
Ma note : 18/20

vendredi 10 octobre 2014

Claire-Lise MARGUIER - Intemporia T.1, Le sceau de la reine

Rouergue "épik" - 17€50 - 544 p. - Septembre 2014

Ma critique : Yoran vit dans une contrée reculée et paisible. Jusqu'au jour où, un par un, les membres de sa communauté tombent malades. Quand c'est au tour de sa femme de ressentir les symptômes après avoir pris soin des autres, Yoran n'hésite pas, il partira en quête du royaume de la reine pour tenter de sauver son peuple.


Un roman dense et riche, tant dans l'univers décrit que dans la construction des personnalités des personnages.
Un roman de fantasy classique où un héros doit mener une quête pour sauver les siens.

J'ai passé un bon moment avec ce livre, je pense que le pari est réussi : il est bien écrit, bien construit. Seul bémol, parfois quelques longueurs.
Un attachement particulier envers les personnages : Yoran, Loda et Tadreck sont humbles, droits, humains. Ils m'ont plu. Par contre, le personnage de la reine ne me parait pas très développé, très approfondi dans ce tome, à voir dans les suivants.

Ma note : 16/20

lundi 6 octobre 2014

Eric Reinhardt - L'amour et les forêts

Gallimard - 21€90 - 368 p. - Août 2014 

Ma critique : Comment parler d’un roman dont la lecture m’a tant touchée ? Un roman que je ne voulais même pas lire…
J’ai lu ce livre car l’auteur devait venir à un festival littéraire près de chez moi. J’ai  alors commencé ma lecture : les 30 premières pages ont été pour moi une lecture éprouvante : j’ai dû m’accrocher, le thème et la narration ne me plaisaient pas du tout. Je ne m’accrochais ni à l’auteur (puisque il se met lui-même en scène dans ce roman), ni à ce qu’il se passait.
Et puis tout à basculer, et on entre dans le vif du sujet.

Bénédicte Ombredanne est une femme meurtrie dans sa vie de femme : son mari, Jean-François contrôle sa vie, souhaite qu’elle lui rende des comptes pour tout, il la harcèle. Bénédicte craque, va sur Meetic, rencontre Christian avec qui elle passera des moments magiques. Moments que son mari lui fera très vite regrettés par un harcèlement incessant. Pourquoi n’est-elle pas rentrée directement ce jour-là ? Où était-elle ? Avec qui ?
Voilà la mise en place, le contexte familial et le contexte du roman.

Un roman en trois parties : bonheur, malheur, et dénouement.

Le thème est dur mais la narration est portée par le style de l’auteur avec une certaine douceur. On suit le quotidien de cette jeune femme qui semble perdue, dans beaucoup de sens du terme. On la suit dans une ambiance sombre et en même temps adoucie par une certaine langueur. Bénédicte Ombredanne se laisse porter dans son enfer. Et nous aussi.
Sans voyeurisme mais avec une certaine curiosité, les pages se tournent toutes seules : on est captivés, portés par cette histoire saisissante d’horreur, cette narration faite de justesse ; touchés.

L'amour et les forêts, les forêts avec un double sens évident ici : les forêts, souvenirs de la rencontre avec Christian, faite de joies et de promesses, les forêts, noires, sombres, dangereuses, comme Jean-François.
Bénédicte Ombredanne, nommée de son nom complet tout au long du roman, comme une litanie, qui ne sera nommée autrement qu’à la fin, par l’un de ses proches, lors du dénouement.

Cette critique n’est certes pas à la hauteur de mon ressenti face à ce livre, elle est encore confuse bien que ma lecture soit finie depuis 2 semaines, mais j’espère qu’elle laisse entrevoir un peu de roman bouleversant.

Ma note : 20/20

vendredi 3 octobre 2014

Alex Alice - Le château des étoiles, intégrale 1/2

Rue de Sèvres - 13€50 - 62 p. - Septembre 2014

Ma critique : 
La mère de Séraphin disparaît à bord de son ballon en tentant de conquérir l’éther, qui lui permettrait de se déplacer très loin dans les airs.
Un an après, on rapporte à Seraphin que le carnet de bord de sa mère a été retrouvé. Pour le récupérer son père doit se rendre à un mystérieux rendez-vous. Séraphin s’impose pour être de la partie. S’ensuit une aventure en Bavière où Seraphin cherchera à poursuivre le projet de sa mère tout en déjouant un complot contre Ludwig de Bavière cherchant à mettre la main sur leurs recherches.

Une BD à découvrir ou redécouvrir. D’abord publiée en format journal, elle parait enfin en format BD classique, pour notre plus grand plaisir puisque la couverture en fait un objet magnifique. (Et puisque c’est un format bien plus pratique à lire selonr moi, d’où l’attente impatiente de celui-ci^^)

Les illustrations sont tout aussi sublimes : bien que le dessin soit précis, la couleur leur confère une légèreté et une douceur vaporeuses.

L’histoire mêle recherche scientifique, aventure et complot tout en nous tenant en haleine, il y en a pour tous les goûts.

J’attends à présent la sortie du tome 2.

Extrait :


Ma note : 18/20

mercredi 10 septembre 2014

Olivier ADAM - Peine perdue

Flammarion - 21€50 - 415 p.- Août 2014

Ma critique : Antoine, la vedette montante d'un club de foot local est un jour tabassé à coups de batte puis déposé inconscient devant l'hôpital.
Qui a bien pu commettre un tel acte ? L'équipe adverse pour se venger d'un coup porté par Antoine sur l'un de leur joueur ? C'est vers là que se tournent les soupçons. Et c'est ce que tâchent de comprendre les proches d'Antoine.
Dans le même temps, une tempête s'abat sur la ville : des gens sont portés disparus, d'autres retrouvés morts, d'autres choqués. Ceux qui restent tentent de continuer à avancer, de se reconstruire.

Attention, ce roman n'est pas un polar. C'est une fresque sociale.
Olivier Adam nous montre ce qu'il y a derrière ces cités balnéaires qu'on aime à fréquenter l'été. Tout est fait pour le tourisme mais des gens y vivent à l'année, et ici, l'envers du décor est typique des bas-fonds de notre société actuelle. 
On découvre ainsi 22 personnages cassés par le quotidien, rescapés de la vie. 22 personnages qui gravitent dans cette ville, se côtoient ou sont liés les uns aux autres par d'autres personnages interposés. Des vieux, des jeunes, des gens de passage. 

C'est un livre vers lequel j'allais à reculons, et qui a su me happer. 
De base, l'idée de suivre 22 personnages liés me plaisait, mais l'histoire en elle-même, non. Je pensais qu'on allait vraiment suivre tout le long l'équipe de foot et que le livre serait comme une enquête. Ni l'un ni l'autre. 
Les personnages ont su me toucher à leur manière, l'histoire m'a intéressée, et je me suis laissée porter par ce livre avec facilité, malgré la difficulté des thèmes abordés.

Ma note : 17/20

lundi 8 septembre 2014

Ludmilia OULITSKAIA - Le chapiteau vert

Gallimard - 24€90 - 498 p. - Mai 2014

Présentation de l'éditeur : Trois amis deviennent dissidents par amour pour la littérature : Ilya, Sania et Micha font connaissance à l’école où ils sont les souffre-douleur d'autres camarades, plus grands ou plus forts. Car Ilya est laid et pauvre ; Sania un musicien fragile ; quant à Micha, il est juif… 
Le soutien de leur professeur de lettres est essentiel pour les trois amis, en cette Union Soviétique qui vient de vivre la mort de Staline et où chacun doit se positionner par rapport au pouvoir. Ilya documente ces années mouvementées en prenant des photos, tandis que Micha se rapproche du samizdat. Et lorsque Micha est dénoncé et déporté dans un camp, c’est Sania qui se charge de s'occuper de sa femme et de son enfant. 

Ma critique : J'ai souhaité découvrir la littérature russe par ce roman dont le résumé m'attirait. J'aimais l'idée de personnages que personne n'aimait, qui se liaient et ce par la littérature.
Si j'ai passé un bon (et long) moment de lecture avec ce livre, je pense qu'il n'est pas à la portée de tout le monde, et qu'il n'était pas forcément à la mienne. Je m'explique : les thématiques de la littérature et de l'amitié sont le nœud de l'histoire mais elles ne sont pas omniprésentes dans celle-ci, si je puis dire. C'est surtout une fresque d'une époque, d'une société dont Ilya, Sania et Micha font partis. Or, mes connaissances historiques étant pitoyables, je pense que je n'ai pas pu saisir toute l'histoire relative au KGB et qui est une grande partie du roman.
C'est une lecture qui me laisse un sentiment bizarre : j'ai aimé ce livre, je pense qu'il est très bon, mais il fut difficile à lire et très long (j'ai mis un mois et demi à en venir à bout) Je le prenais quand j'avais le temps, le cerveau disponible. Les personnages ont continués à me plaire du début à la fin du livre, mais ils n'étaient pas tout le temps présent : de nombreuses digressions racontent la vie de membres de leurs familles ou d'autres protagonistes, que l'on suit pendant de longues pages. Or, ce que je souhaitais, c'étais l'histoire et la vie de nos trois héros, pas des autres. Et leur rapport à la littérature, qui n'est pas si approfondi que ça.
Je dirai que c'est un bon livre, une belle fresque sur la Russie pendant la guerre froide, mais qu'il n'est pas accessible à tous.

Ma note : 15/20

mercredi 27 août 2014

Manu LARCENET - Blast



Mise en place : Un homme seul, obèse et sale, est amené au commissariat. Ce qu'il a fait, pourquoi il est là, nous n'en saurons encore rien. Au cours de l'interrogatoire, confession impudique, il va livrer sa vie et expliquer au lecteur passionné comment il a, un jour, lâché prise, et est parti sur les routes à la recherche du Blast - cet instant magique où tout s'illumine et sa vie devient parfaite.

Ma critique : J'aimais de plus en plus le travail de Larcenet, du peu que j'en connaissais. C'est avec hâte et à la fois crainte que je me suis enfin lancée dans cette tétralogie, Blast. Crainte, car j'avais peur du noir & blanc, car on m'avait dit que c'était spécial et que ce n'était pas sur que j'aime.
Et bien conclusion, j'ai aimé.
C'est sombre, c'est lent, on peut même se dire qu'il ne se passe parfois pas grand chose. mais on veut savoir la suite, on veut comprendre pourquoi cet homme est au commissariat, ce qu'il a fait, qui est cette fille dont on nous parle chaque fois plus. Et nous saurons tout ça au dénouement, dans le quatrième tome tant attendu par les fans, et que j'ai pu enchaîné de suite puisqu'il était déjà sorti quand j'ai commencé la série :D

Si vous aimez Larcenet, ou si vous aimez les histoires sombres, qui s’intéressent à la psychologie de personnages, lancez-vous !


Ma note : 18/20

lundi 25 août 2014

A l'aborswap !

J'ai participé au swap organisé par Akhesa sur Livraddict sur le thème des pirates. 

Le colis de la formule "corsaire" que j'ai choisi devait contenir : 
- 1 livre surprise (je mettrais une liste d'idées) 
- 1 mp 
- 1 carte 
- 1 surprise 

 J'ai reçu il y a quelques jours le colis de ma binôme Saiyuki et j'en suis ravie : 
- Des pomme'potes et des fraises tagada (huuummm) pour lutter contre le scorbut (si si ! :) 
- 2 livres que je souhaitais lire avec des piratesses ! 
- Un porte-clef 
- Un très joli marque-page en cuir 


dimanche 24 août 2014

Marie-Sabine ROGER - Tente-six chandelles

Rouergue (La Brune) - 20 € - 277 p. - 20 août 2014


Ma critique : Mortimer Decime va avoir 36 ans. Et comme tous les hommes de sa famille avant lui, il doit mourir ce jour fatidique. Or, son anniversaire arrive, et il ne meurt pas. Et d'étonnement en digressions, il nous raconte sa vie aux côtés de Paquita et Nassardine, ses plus proches amis qui tiennent un camion de crêpes.

A l'époque des romans déprimants sur l'écologie ou la guerre, ce roman est une réelle bulle d'oxygène. 
On suit avec plaisir les incompréhensions de Morty qui nous raconte sa malédiction familiale et cherche à comprendre pourquoi il y échappe.

J'ai aimé le style narratif de l'auteur, à la fois simple et tout en digressions, en fonction des pensées du narrateur. J'ai aimé les personnages secondaires, Paquita, Nassardine et Jasmine, aussi farfelus que le narrateur mais plein de bonheur et d'optimisme malgré la vie.

Ma note : 17/20

Vous aimerez peut-être...

 


jeudi 21 août 2014

Tag des réseaux sociaux

J'ai croisé par hasard ce tag sur le blog Livresse des mots et je me suis dit qu'il était fait pour moi ! 
Un tag qui allie livres & réseaux sociaux, ça se tente. 
Alors voici le résultat :)

1. Twitter : un livre adoré avec peu de pages : 
Un Nothomb. N’importe lequel. Ils sont courts mais se suffisent à eux-mêmes. Ils me plaisent. 



2. Facebook : un livre qui m’a été massivement recommandé : 
Orgueil et préjugés ? Hunger games ? Blast ? Divergente ? La cité des ténèbres



3. Tumblr : un livre lu avant qu’il ne soit devenu populaire : 
Fascination. Avant qu’il ne devienne Twilight donc. Avant qu’il y ait des suites un peu abracadabrantes. Bref, à l’époque où il était encore original, il m’avait beaucoup plu. 



4. MySpace : un livre à propos duquel je suis incapable… De me rappeler si je l’ai aimé ou non : 
Anne-Laure Bondoux – La vie comme elle vient. Je sais que je l’ai lu parce que je l’avais noté quelque part. Mais à part ça… 



5. Instagram : un livre avec une belle couverture : 
Le cirque des rêves : onirique et poétique à souhait, mêlant couleur et noir et blanc comme j’aime :) 



6. Youtube : un livre que j’aimerais voir en film : 
Artemis Fowl ! Trop longtemps qu'ils en parlent, trop longtemps que j'attends.



7. SensCritique : un livre que je n’aurai de cesse de recommander : 
Classique mais efficace : L’Ombre du vent de Zafon : il a le potentiel nécessaire pour plaire à un grand nombre de personne : son histoire, son ambiance, son accessibilité.