Albin Michel - 18 € - 240 p. - Janvier 2016 |
Ma critique :
Il y a des romans que l'on attend avec impatience, ceux de Mathias Malzieu sont de ceux-là.
Pour celui-ci, je l'attendais avec une certaine appréhension : j'aime énormément son écriture et ses précédents romans, mais qu'allais-je penser de celui-ci abordant le thème de la maladie ?
J'avais tout de même confiance et foi en Mister Malzieu.
Et ma lecture a été un régal.
Mathias Malzieu nous raconte sa découverte d'une maladie rare qui fait que son corps de retourne contre lui-même : ses anticorps prennent ses globules pour des éléments nocifs qu'il faut détruire. Ses anticorps le détruisent lui-même. Alors qu'il est en pleine promo du film Jack et la mécanique du cœur, c'est le début de séjours en hôpital plus ou moins longs, de doutes, d'inquiétudes. Dame Oclès s'invite à la fête, elle est là, elle rôde, séduisante, intrigante. Et puis, on commence à parler de greffe de moelle osseuse, de donneurs. Et il ne faut plus rien vivre au risque de se couper, se cogner, s'infecter.
Mathias Malzieu nous conte cela mais de sa manière à lui : d'une écriture poétique, pleine de comparaison folle, de jeux de mots, pour nous garder dans son univers.
C'est un roman qui m'a énormément plu, beaucoup touché, et que j'ai pris plaisir à savourer. Je l'ai lu lentement, pendant plusieurs soirs, attendant le moment de le retrouver et de poursuivre ma lecture, comme on savoure des carreaux de chocolat, avec plaisir mais en redoutant la fin de la tablette, alors, on fait durer le plaisir.
Vous l'aurez compris, une belle lecture qui m'a conquise malgré le thème qui me laissait un brin réticente. Une belle leçon d'espoir, de poésie, une vraie dose de plaisir que ce roman autobiographique, ce journal vampirique.
Citations :Du même auteur :"Pour revenir dans le monde des vivants, il me faudra une greffe de moelle. Un traitement lourd, peut-être impossible à soulever. Sur Internet, ils disent qu'on peut mourir""Je tente de garder un stock de joie au creux de ma nuit""Des enfants me demandent de signer leur affiche, ils toussent, éternuent, sourient, veulent des photos et des bisous. Je ne connais pas de façon plus fabuleusement douce de risquer sa vie.""Je soulève un vieux rêve rouillé : [...]Peut-être mordre, en tout cas embrasser""C'est d'ailleurs exactement parce qu'ils ont raison qu'ils ne prennent pas en compte la passion""Est-ce qu'on peut s'électrocuter avec des coquillettes ?"
J'aime bien le style Malzieu aussi,mais celui-ci me fait un peu peur. Pas que la maladie me rebute mais peut d'être déçue...
RépondreSupprimerMais j'avais particulièrement adoré "Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi" alors je caresse l'espoir que ce soit dans le même style ;)
Il faut que je le lise :)
RépondreSupprimerHello, je te rejoins totalement, c'est un roman poignant vraiment magnifique ! J'aime beaucoup le style poétique de Malzieu :)
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