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vendredi 13 juin 2014

Ava DELLAIRA - Love letters to the dead

Michel Lafon - 16€95 - 319 p. - Mai 2014


Ma critique : Tout commence par une rédaction donnée par la prof d’anglais de Laurel : écrivez à une personne décédée. Laurel n’est pas particulièrement enchantée par l’idée : elle a perdu sa sœur quelque mois plus tôt, mais elle se prend au jeu et se met à écrire à des célébrités disparues.

Laurel, c’est une jeune fille qui entre au lycée, qui se cherche et qui essaye notamment de ressembler à sa sœur qu’elle enviait, qu’elle trouvait parfaite. Si elle semble être encore une enfant au début du livre, elle se construit en même temps qu’il se déroule : elle muri au contact de ses amis et, au final, par ses propres réflexions qu’elle couche sur papier adressées à ces morts. Elle leur raconte son quotidien, ses nouveaux amis dans ce lycée inconnu, sa survie après le décès de sa sœur, May, dont elle supporte le poids.

Le décès de May, semble un peu la clef du livre : on en apprend au fur et à mesure, on se questionne sur la raison de la mort et sur son lien avec Laurel.

Si le livre met du temps à se mettre en place, une bonne centaine de pages où il se passe peu de choses, l’histoire finit par s’accélérer et ce changement de rythme accompagne les ressentis et l’évolution de Laurel : tout ce qu’elle vit, ce qu’elle garde en elle. Au départ c’est une recherche de soi, pour enfin finir par s’accepter au contact des épreuves de la vie, celle qu’elle vit ou celles que vivent ses nouvelles amies.

Car la vie de ses amies n’est pas simple non plus : Natalie se découvre des sentiments qu’elle n’assume qu’à moitié, Hannah joue les séductrices superficielles et veut grandir trop vite.

Quant à sa famille, elle est morcelée : une sœur morte, une mère partie, une tante portée sur la religion et un père qui fait ce qu’il peut. C’est une manière intéressante d’aborder la perte d’un proche : une famille qui continue de se détruire, les parents désemparés et tout le monde qui se sent responsable.

En ce qui concerne l’ambiance du roman, elle est insufflée par le rock de Nirvana, d’Amy Winehouse ou encore des Doors : ambiance sombre, mélancolique mais belle. Je me suis plusieurs fois surprise à fredonner les Doors pendant ma lecture, autant dire que j’ai beaucoup apprécié cette ambiance.

C’est un drôle de sentiment qui me prend en refermant ce livre : un sentiment de vide et en même temps une certaine perplexité : il n’aurait pas fallu orienter le livre autour du mystère de la mort de May, mais surtout sur ce qu’il y a autour.
L’intérêt de ce livre, c’est les ressentis, l’évolution de Laurel, l’ambiance autour du deuil. La mort de May, c’est le début de l’histoire, ce n’est pas la clef. Et j’aurai aimé en avoir conscience durant ma lecture, mes attentes auraient été bien différentes.

Citations
"Plus on aime quelque chose, plus c'est dur de le perdre" 
"Les expériences humaines se heurtent souvent aux limites du langage"
"Les gens peuvent partir, mais ils peuvent aussi revenir"

Ma note : 16/20

*Lecture commune avec Letteratura dont voici la critique*


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