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samedi 16 mars 2019

Shion MIURA - La Grande traversée

 
Actes Sud - 22 € - 288 p. - Février 2019

Ma critique : La Grande Traversée, c'est le nom d'un dictionnaire à paraître. Un projet de longue haleine pour lequel Majimé, que l'on va suivre tout au long du roman, est choisi. Il va devoir gérer la conception de l'ouvrage
Amoureux des mots, il est moins à l'aise en ce qui concerne les rapports humains. Ainsi, il va devoir collaborer avec Nishioka au tempérament opposé au sien. Tous deux s'entraideront et apprendront de leurs différences de caractère. Majimé sera tout aussi démuni lorsqu'il rencontrera Kaguya, la petite fille de sa logeuse, cuisinière, amoureuse des saveurs. Et pourtant des sentiments naitront de l'un à l'autre.
Au fur et à mesure du temps, on rencontrera d'autres personnages dans la petite équipe de Majimé qui chacun contribueront à l'évolution de ce dictionnaire.
Car un dictionnaire, c'est le choix, entre autres, des mots qui entrent, des mots qui sortent, des définitions et du papier adéquat.
La grande traversée est une grande et belle aventure humaine et de papier. On retrouve dans ce roman le charme que j'ai déjà ressenti en lisant d'autres romans japonais. Une ambiance calme, apaisée, douce et sérieuse à la fois.
Vous l'aurez peut-être compris, j'ai beaucoup aimé cette lecture.

Mots clefs : Dictionnaire - Mot - Japon - Relation humaine

Ma note : 17/20

dimanche 3 mars 2019

Sorj CHALANDON - Le quatrième mur

 
Le Livre de Poche - 7€20 - 336 p. - 1ère ed. 2013

Ma critique : Mieux vaut tard que jamais... Un livre que je veux lire depuis sa sortie et encore plus depuis ma lecture d'Antigone d'Anouilh.

En deux mots, c'est l'histoire d'un metteur en scène, Georges, qui va vouloir monter Antigone d'Anouilh à Beyrouth en 1982, en pleine guerre, pour tenir une promesse qu'il a faite à son ami Samuel qui souhaitait initialement le faire. Pour cela, choisir un acteur de chaque camp pour un moment de paix, le temps du spectacle.

Comme cela le laisse présager, c'est un livre fort. Très fort. Je m'attendais à être touchée par cette histoire, je me suis quand-même prise des coups en la lisant.
Les rêves n'arrêtent pas une guerre.

Le texte est porté par des personnages que j'ai trouvé très attachants, presque tous autant qu'ils sont. Ils apportent chacun leur histoire à cette histoire. Chacun à ses raisons de penser et agir comme il le fait.
L'espoir est beau mais la guerre est marquante. C'est leur réalité.

Lisez Antigone. Puis, lisez-le.

Extraits : 
"- Je ne veux pas que tu respires. Je suis seul dans la voiture, tu m'entends.
- Pourquoi ?
Il m'a regardé.
- Je ne veux pas me souvenir que tu es là. Risquer sa propre vie est bien suffisant pour un homme."

"Tu crois quoi ? Quand ils brûlent nos églises et massacrent nos villages, il y a plein de Louise [la fille du narrateur] sur les trottoirs.
- Vous massacrez aussi !
- Pour que les massacres cessent !"

"Imane voyait dans ce texte un appel à la rébellion. Nakad trouvai que c'etait une preuve d'amour. Nabil et Nimer estimaient qu'Antigone était emblématique descités désertées par Dieu. Pour Madeleine, Anouilh racontait la solitude absolue du pouvoir et la fragilité de l'adolescence.
- Antigone est une gamine sans autre cause qu'elle-même, a lancé Hussein en arabe.
[...]
Samuel aime ce texte parce qu'il a été écrit aux heures les plus noires de notre histoire. Lorsque tout était perdu. Chacun de vous peut y puiser des forces."

"Je serrais la main d'Imane. Je brisais la main d'Antigone. Comment vais-je faire pour pleurer ? Je ne l'ai pas dit. Je l'ai pensé. Comment peure-t-on sans ses yeux ?"

"Le chien reste un chien, Georges. Même élevé par les moutons. Tes acteurs ne sont pas des acteurs, ce sont des soldats. Toi tu ne le sais pas, mais la guerre sans souvient."

Mots Clefs : Théâtre - Guerre

Ma note : 19/20

A lire avant... 
Antigone