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JCLattès - 20 € - 479 p. - 26 août 2015 |
Ma critique :
Après le succès de son précédent roman à caractère autobiographique, Delphine traverse une passade compliquée entre incompréhension de certains membres de sa famille, sollicitation de ses lecteurs. C'est à ce moment-là qu'elle rencontre lors d'une soirée, L., qui semble l'amie parfaite : elle comprend ses états d'âmes, partage avec elle de nombreux points communs et souhaite la soutenir sur bien des points, notamment en ce qui concerne l'écriture de son prochain livre.
Insidieusement, cette amie va se montrer omniprésente, presque envahissante mais toujours généreuse et serviable.
Ce roman m'a captivée d'emblée. A la fois histoire d'amitié, histoire qui semble "vraie" et réflexion sur l'écriture.
Je lui ai trouvé différents axes de lecture qui s’enchaînent et s'entremêlent.
Nous avons l'histoire de base, cette amitié qui prend toute la place dans la vie de Delphine. Ici, Delphine de Vigan nous parle de sa vie, de ses enfants, son compagnon, d'auteurs qui sont ses mais et que l'on a pu lire aussi : on est interpellé par tant de sensibilité, tant de confidences que l'auteur semble nous faire.
Semble, car le deuxième axe devient très vite une réflexion et un questionnement intrinsèque au roman : la fiction est-elle moins forte que le réel ? et avec elle tout un tas de réflexions sur l'écriture de soi, l'attente des lecteurs, le vrai et le non-vrai. Tiens, justement Delphine de Vigan semble faire dans ce roman de l'autofiction...
Le dernier axe, si je puis dire, est ce qui coordonne les précédents : la place de Delphine de Vigan, auteur et personnage de ce livre. C'est ce que l'on comprend vers la fin, la résolution, ou non résolution des questionnements pré-cités.
Alors dit comme ça, on semble presque croire à un essai. Mais non, ça reste un roman. Et un roman de Delphine de Vigan et sa plume que j'adore. De ses mots, elle sait nous toucher, nous interpeller. Si certaines choses se devinent, la lecture reste agréable et prenante ; j'avais beaucoup de mal à laisser le livre, je voulais continuer ma lecture.
Citations :
"Être au centre, ne serait-ce qu'un instant, supporter plusieurs regards à la fois, était tout simplement inenvisageable"
"L. m'était devenue nécessaire, indispensable. Elle était là. Et peut-être avais-je besoin de cela : que quelqu'un s'interesse à moi de manière exclusive."
Ma note : 18/20
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