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mercredi 10 septembre 2014

Olivier ADAM - Peine perdue

Flammarion - 21€50 - 415 p.- Août 2014

Ma critique : Antoine, la vedette montante d'un club de foot local est un jour tabassé à coups de batte puis déposé inconscient devant l'hôpital.
Qui a bien pu commettre un tel acte ? L'équipe adverse pour se venger d'un coup porté par Antoine sur l'un de leur joueur ? C'est vers là que se tournent les soupçons. Et c'est ce que tâchent de comprendre les proches d'Antoine.
Dans le même temps, une tempête s'abat sur la ville : des gens sont portés disparus, d'autres retrouvés morts, d'autres choqués. Ceux qui restent tentent de continuer à avancer, de se reconstruire.

Attention, ce roman n'est pas un polar. C'est une fresque sociale.
Olivier Adam nous montre ce qu'il y a derrière ces cités balnéaires qu'on aime à fréquenter l'été. Tout est fait pour le tourisme mais des gens y vivent à l'année, et ici, l'envers du décor est typique des bas-fonds de notre société actuelle. 
On découvre ainsi 22 personnages cassés par le quotidien, rescapés de la vie. 22 personnages qui gravitent dans cette ville, se côtoient ou sont liés les uns aux autres par d'autres personnages interposés. Des vieux, des jeunes, des gens de passage. 

C'est un livre vers lequel j'allais à reculons, et qui a su me happer. 
De base, l'idée de suivre 22 personnages liés me plaisait, mais l'histoire en elle-même, non. Je pensais qu'on allait vraiment suivre tout le long l'équipe de foot et que le livre serait comme une enquête. Ni l'un ni l'autre. 
Les personnages ont su me toucher à leur manière, l'histoire m'a intéressée, et je me suis laissée porter par ce livre avec facilité, malgré la difficulté des thèmes abordés.

Ma note : 17/20

lundi 8 septembre 2014

Ludmilia OULITSKAIA - Le chapiteau vert

Gallimard - 24€90 - 498 p. - Mai 2014

Présentation de l'éditeur : Trois amis deviennent dissidents par amour pour la littérature : Ilya, Sania et Micha font connaissance à l’école où ils sont les souffre-douleur d'autres camarades, plus grands ou plus forts. Car Ilya est laid et pauvre ; Sania un musicien fragile ; quant à Micha, il est juif… 
Le soutien de leur professeur de lettres est essentiel pour les trois amis, en cette Union Soviétique qui vient de vivre la mort de Staline et où chacun doit se positionner par rapport au pouvoir. Ilya documente ces années mouvementées en prenant des photos, tandis que Micha se rapproche du samizdat. Et lorsque Micha est dénoncé et déporté dans un camp, c’est Sania qui se charge de s'occuper de sa femme et de son enfant. 

Ma critique : J'ai souhaité découvrir la littérature russe par ce roman dont le résumé m'attirait. J'aimais l'idée de personnages que personne n'aimait, qui se liaient et ce par la littérature.
Si j'ai passé un bon (et long) moment de lecture avec ce livre, je pense qu'il n'est pas à la portée de tout le monde, et qu'il n'était pas forcément à la mienne. Je m'explique : les thématiques de la littérature et de l'amitié sont le nœud de l'histoire mais elles ne sont pas omniprésentes dans celle-ci, si je puis dire. C'est surtout une fresque d'une époque, d'une société dont Ilya, Sania et Micha font partis. Or, mes connaissances historiques étant pitoyables, je pense que je n'ai pas pu saisir toute l'histoire relative au KGB et qui est une grande partie du roman.
C'est une lecture qui me laisse un sentiment bizarre : j'ai aimé ce livre, je pense qu'il est très bon, mais il fut difficile à lire et très long (j'ai mis un mois et demi à en venir à bout) Je le prenais quand j'avais le temps, le cerveau disponible. Les personnages ont continués à me plaire du début à la fin du livre, mais ils n'étaient pas tout le temps présent : de nombreuses digressions racontent la vie de membres de leurs familles ou d'autres protagonistes, que l'on suit pendant de longues pages. Or, ce que je souhaitais, c'étais l'histoire et la vie de nos trois héros, pas des autres. Et leur rapport à la littérature, qui n'est pas si approfondi que ça.
Je dirai que c'est un bon livre, une belle fresque sur la Russie pendant la guerre froide, mais qu'il n'est pas accessible à tous.

Ma note : 15/20